Karine Le Marchand, victime de racisme ?
La star de M6 s'exprime très rarement sur ce sujet. C'est justement pour briser le tabou que Brut a décidé de soumettre l'animatrice à la question, personnelle, oui, mais surtout collective : un vrai enjeu de société s'il en est. Au lycée, à la télé, dans la vie quotidienne, la tête d'affiche de L'amour est dans le pré a-t-elle déjà subi des discriminations ?
Oui, et des insultes, même. Elle le raconte sans détour.
Face aux équipes de Brut, Karine Le Marchand témoigne : "On m'a déjà traitée de sale n...". Des propos qui choquent mais ne devraient malheureusement pas surprendre tant que cela les personnes concernées. Dans cette prise de parole importante, la personnalité médiatique explique également qu'elle et sa soeur étaient les seules noires de leur lycée. Oui oui.
L'époque bahut de l'animatrice de 56 ans, c'était dans les années 80 : il n'y a pas si longtemps. Ce qui en dit long sur la complexité à changer les choses et les mentalités. Mais la star ne s'arrête pas là, et s'exprime encore sur ce sujet sensible...
Karine Le Marchand, sur le même ton, poursuit.
"On m'a déjà dit : n*gresse vous êtes, n*gresse vous resterez... Mais moi je me sens très bien comme je suis en fait ! Je n'ai pas à choisir entre la couleur de peau de mon père, noir, et celle de ma mère, blanche", détaille encore l'animatrice dans cette interview fleuve de 30 minutes.
Elle explique avoir été jugée en tant que femme métisse.
"J'ai toujours été regardée avec amour par ma famille. Mais je viens de Nancy, où n'il y avait pas beaucoup de Noirs, c'est sûr... J'ai mille anecdotes. Naturellement, il n'y avait pas une semaine sans que quelqu'un me demande : mais d'où tu viens ?... Donc je savais que j'étais singulière, mais je le vivais bien !", commente la journaliste.
C'est une forme de stigmatisation qu'aborde la présentatrice. Stigmatisation qu'affrontent sur bien des aspects les personnes racisées. On était longuement revenu par exemple dans cet article sur le "racisme capillaire", toujours autant d'actualité ! On parle aussi de discrimination capillaire. Qui vise majoritairement les cheveux crépus et afro.
Mais ce qu'évoque la star renvoie plus globalement au racisme systémique : une notion dense et complexe qu'on décrypte pour vous ici. Aya Nakamura et Yseut en ont récemment été victimes, lors des Jeux Olympiques, souvenez-vous. On parlera aussi de misogynoir, autre qualificatif trop méconnu encore - on vous le définit dans ce billet d'humeur.
"Ca m'agacait parfois d'être confrontée à ces remarques c'est sûr. Mais à la télé, je n'ai jamais subi de racisme. Quand les gens ne pouvaient pas me supporter, ils ne m'appelaient tout simplement pas", détaille encore Karine Le Marchand, qui explique également avoir reçu une lettre virulente lui reprochant... De s'être lissée les cheveux !