En finira-t-on un jour avec les pubs sexistes ? Après le récent bad buzz d'Auchan et cette pub de poulet australienne qui vantait les mérites d'avoir une femme aux fourneaux, nos sociétés restent encore fortement empreintes de stéréotypes. Preuve en est avec le dernier tollé suscité par UberEats India, qui a diffusé une pub avec pour slogan : "Commandez à manger via Uber et laissez votre femme sortir de la cuisine". Le caractère misogyne de cette pub n'a pas échappé aux internautes et a rapidement fait le tour de la toile, notamment sur Twitter. "Excusez-moi, mais pourquoi pensez-vous qu'il n'y a que les femmes qui cuisinent?", interroge très justement un internaute.
L'entreprise américaine n'en est pas à son coup d'essai : Uber avait déjà vu sa réputation ternie en juin dernier, quand le membre du conseil d'administration David Bounderman avait été contraint de démissionner après avoir tenu des propos sexistes en pleine assemblée générale. C'est Arianna Huffington, fondatrice du Huffington Post et membre du conseil d'administration d'Uber, qui avait diffusé l'information sur les réseaux sociaux. David Boudernman avait en effet ironisé sur le fait que l'embauche d'une femme dans l'entreprise allait entraîner "davantage de bavardages dans les couloirs".
Cette démission a presque immédiatement été suivie d'un désistement du PDG d'Uber Travis Kalanisch, qui a indiqué prendre un congé d'une durée indéterminée. Cette annonce faisait suite au récent décès de sa mère... mais également à la conclusion d'un rapport d'enquêtes sur la culture sexiste du groupe qui l'accusait d'avoir des pratiques déplacées à l'encontre de ses salariées féminines.
Si l'on ajoute la récente agression sexuelle d'une cliente par un chauffeur Uber en Californie, le dossier commence à peser très lourd pour la firme américaine. En réaction à la polémique créée par sa publicité, la société s'est exprimée publiquement sur Twitter : "Ce slogan était totalement inapproprié. Nous nous en excusons". Mais le mal est fait.