Chaque année, 223 000 femmes en moyenne sont victimes de violences conjugales. Une femme décède tous les trois jours sous les coups de son compagnon. 86 000 femmes subissent chaque année un viol ou une tentative de viol. Parmi elles, 8 femmes sur 10 connaissent leur violeur.
Ces chiffres, considérables et inadmissibles, ne laissent pourtant entrevoir qu'une infime partie des violences que subissent au quotidien les femmes. Chaque jour en France et ailleurs dans le monde, des filles et femmes sont agressées, harcelées, violées ou mariées de force. "Les violences faites aux femmes n'épargnent aucun milieu, aucun territoire, aucune génération. Partout, elles perpétuent les inégalités et la domination. Tant qu'elles ne seront pas éradiquées, l'égalité réelle entre les femmes et les hommes ne pourra pleinement exister", rappelle la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine dans un communiqué.
À l'occasion de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, célébrée partout dans le monde ce 25 novembre, Marisol Touraine et Pascale Boistard ont présenté les nouvelles priorités du quatrième plan interministériel pour l'année 2016. L'objectif ? Lutter contre les violences, mieux protéger et accompagner les femmes qui en sont victimes, mais aussi libérer leur parole pour qu'enfin la honte change de camp.
Selon un rapport du Haut Conseil à l'Égalité femmes-hommes (HCEf/h), 100% des usagères des transports en commun auraient déjà été victimes de harcèlement sexiste ou de violences sexuelles. Pour y mettre un terme, le gouvernement a dévoilé en juillet dernier un plan national d'action pour sensibiliser au harcèlement dans les transports. Parmi les mesures, la campagne "Stop-Ça suffit" qui s'affiche désormais dans les stations de métro et les gares. Le gouvernement souhaite aujourd'hui étendre cette campagne anti-harcèlement à l'ensemble des espaces publics, ainsi que sur Internet et les réseaux sociaux.
En 2014, près de 146 000 femmes ont déclaré avoir été victimes de violences sexuelles. 84 000 ont été victimes de viol ou d'une tentative de viol. En attendant les recommandations que remettra prochainement le Haut Conseil à l'Égalité femmes-hommes au gouvernement, ce dernier a dévoilé ce 25 novembre une plate-forme d'écoute et d'orientation que les femmes pourront joindre en composant le 3919.
Le 4e plan de lutte contre les violences faites aux femmes de novembre 2013 prévoyait déjà de renforcer la formation des professionnels susceptibles d'être au contact de femmes victimes de violences. En 2016, le gouvernement souhaite y inclure la lutte contre les mariages forcés, les mutilations génitales, la lesbophobie, ainsi que la protection des personnes prostituées et un meilleur accompagnement des femmes handicapées victimes de violences.
Parce que les professionnel.le.s de santé sont le premier recours des femmes victimes de violences, notamment sexuelles, le ministère de la Santé a pris la décision d'intégrer leur prise en charge à la formation des étudiant.e.s en médecine. Les établissements en médecine d'urgence devront aussi désigner un.e référent.e "violences faites aux femmes" chargé.e de sensibiliser ses collègues et d'identifier les partenaires locaux.
Dernière priorité du gouvernement, améliorer la priser en compte des enfants qui sont confrontés aux violences conjugales en tant que témoins, mais aussi comme victimes. En 2014, 35 enfants sont morts sous les coups d'un de leurs parents et 110 d'entre eux sont devenus orphelins de père et/ou de mère. Pour améliorer leur prise en charge, une étude sera prochainement menée par le ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes.
Un numéro à composer, celui de Violences femmes info : le 3919.
Un site : Stop-violences-femmes.gouv.fr.