A l'époque, les forfaits illimités n'existaient pas, les portables encore moins. Alors on profitait de l'absence de nos parents pour téléphoner à notre BFF durant de longues heures. BFF que l'on retrouvait à l'école le lendemain bien évidemment. Puis la facture arrivait et notre punition avec.
Le Club Dorothée, les Minikeums, Disney Parade, Ça Cartoon, Dance Machine, Melrose Place, Beverly Hills... Peu importe l'heure finalement, on avait toujours une bonne excuse pour squatter devant la télévision et mettre nos devoirs dans un coin de notre tête. Bien sûr, on finissait privée de télé, loupant ainsi un épisode mémorable de Buffy contre les vampires.
Dans les années 90, mener la vie dure à sa petite soeur passait généralement par la destruction en bonne et due forme de ses jouets. Playmobils barbouillés de feutre, crinières des Petits Poneys ravagées par un coup de ciseau, poupées Barbie scalpées ou devenues mystérieusement unijambistes... c'était le bon temps. A bonne école, la chipie nous le rendait au centuple.
Pour louper un cours d'éducation physique on était prête à tout, même à imiter la signature de nos parents. Mais à force de tenter le diable, on finissait généralement par se faire gauler. Qu'est-ce qu'on a pu en faire des tours de stade pour tenter de remonter notre moyenne en EPS...
Nirvana venait de sortir Nevermind, Green Day était sur le point de nous livrer Dookie. Et nous, on avait l'impression d'être Courtney Love et Alanis Morrissette en même temps. Alors on se la jouait grunge, à l'aise dans nos jeans 501 déchirés et nos Doc Martens. Puis on finissait par commettre l'irréparable, à savoir "emprunter" la veste kaki que notre père avait ramené de son service militaire. Veste qu'on finissait par trouer ou tâcher. La fureur paternelle se déchaînait alors sur nous. Faut dire qu'on l'avait bien mérité.
Enhardie par notre amour pour Drazic, beau gosse ultime d'Hartley coeur à vif, on se retrouvait un beau jour à craquer pour un piercing... tout ça sans autorisation parentale. Après cet acte de rébellion, il fallait bien rentrer à la maison et subir la foudre parentale.
On n'avait pas vraiment le droit de se maquiller mais qu'importe. Les produits de beauté de notre mère étaient à portée de main et c'était beaucoup trop tentant. Le visage peinturluré comme un camion volé, on finissait par croiser notre mère en ville. Le reste appartient à l'histoire des punitions.
Ou pire : PERDRE une cassette du vidéo club. Dans les deux cas, nos parents devaient payer et on finissait privée de dessert/sortie/télé et éventuellement, de vidéo club.
C'était l'outrage ultime. Alors que nos parents gardaient précieusement cet enregistrement de Piège de Cristal, leur film de Noël favori, on l'effaçait sur un coup de tête pour le remplacer par le clip d'Alliance Ethnik. On était jeune et sans scrupules et cette bêtise s'est évidemment retournée contre nous.
Voilà un truc que les ados d'aujourd'hui ne pourraient pas faire et qui de toute façon, ne les amuserait probablement pas. Mais à l'époque, passer ses mercredis après-midi à téléphoner à des inconnus pour mieux leur raccrocher au nez était considéré comme la blague suprême. On s'est bien fendu la poire, n'est-ce pas ?