Nous réveiller tous les matins et nous mettre les pieds sous la table en attendant que quelqu'un nous concocte un bon petit-déjeuner, ne serait-ce pas le pied ? Bon bien sûr, en veillant à préciser que l'on est plus "café au lait" que "chocolat chaud".
A présent que nous avons la panse bien pleine, ne serait-il pas venu le temps qu'on nous vêtisse ? Et, que l'on ne nous demande pas de nous tenir debout, nous resterons mollement allongée tout en feuilletant un bouquin pendant que quelqu'un prendra soin de nous apprêter.
Il est un âge où les enfants n'ont plus qu'un mot à la bouche : "Non". Simple, efficace, honnête, on aimerait bien l'ajouter plus souvent à notre vocabulaire. "Tu peux t'arrêter faire quelques courses ?", "Non". "Tu m'aides à changer les draps ?", "Non". "Tu peux traiter ce dossier ?", "Non". Evidemment, ce serait bien que les autres jouent le jeu, et qu'il n'y ait aucune répercussion.
Votre homme ose goûter à votre plat ? Vous souffrez d'un petit mal de ventre ? C'est la fin du mois et vous n'avez plus assez d'argent pour vous offrir ce joli petit pull qui vous fait les yeux doux ? Pleurer un bon coup vous aidera peut-être à faire passer la pilule. La preuve, les enfants ont souvent l'air tout joyeux après avoir sangloté à chaudes larmes.
Ne serait-ce pas formidable de pouvoir vous endormir à table au cours d'un dîner familial à rallonge ? Les enfants, eux, ne s'embarrassent pas des conventions. Et si la chaise n'est pas assez confortable, ils partent tout natuellement s'affaler dans le canap', en attendant le dessert.
Vous avez les pieds tout écrabouillés dans vos nouvelles chaussures ? Faites comme le ferait un enfant, libérez vos petons sur le champ. Peu importe que vous soyez au bureau, en train de faire les courses ou au restaurant. Et les chaussettes aussi, tiens, c'est la fête des pieds aujourd'hui ! Enfin, peut-être pas pour votre entourage.
Ça nous botterait bien aussi d'avoir une poussette géante dans laquelle se lover pendant que notre "pousseur" attitré nous conduirait dans tout un tas d'endroits sympathiques.
La nuit, on a souvent froid aux pieds ou dans le bas du dos (la faute à ce satané T-shirt qui fait exprès de remonter quand on a les yeux fermés). Dans un babygro modèle "adulte" tout douillet, on ne subirait plus ce genre de désagrément. Le top, ce serait qu'on nous trouve aussi craquantes dedans que les bébés dans leur grenouillère.
Ce plat avait l'air bon, mais une fois la première fourchette enfournée dans votre gosier, vous découvrez qu'en fait non, pas du tout. Ah, si seulement vous aviez 30 ans de moins pour pouvoir faire une grimace avant de recracher, tout simplement, cette exécrable bouchée ! (Bon, dans les cas les plus extrêmes, il nous reste toujours l'astuce du mouchoir dans lequel on recrache subtilement dès que tout le monde a le dos tourné).
Vous avez beau ne jamais sécher aucune séance de yoga, hisser la jambe au-dessus du genou, ça relève quand même de l'exploit. Et pendant ce temps-là, votre bébé passe ses pieds par-dessus sa tête sans même sourciller. Respect.
Étant à l'orée de leur vie, les enfants ont encore tout à découvrir. Le monde est neuf, et chaque chose merveilleuse. Si seulement, on pouvait voir la vie à travers leurs petits yeux !
C'était bien le temps où l'on était quasi-sûre d'avoir la fève, de gagner aux jeux de société ou lors d'une course à pieds. Et ce tempérament de "winneuse" n'était pas totalement étranger au fait que les grands nous laissaient gagner. Ce serait bien, s'ils pouvaient continuer, juste parfois. Les adultes aussi aiment bien gagner !
Ce serait bien pratique de pouvoir lâcher un : "On y vaaaaa ?", bien fort, à notre mec, lorsque l'on commence à s'ennuyer à une soirée ou un "Je reviens, je vais pisser" alors que l'on se trouve en pleine réunion. Mais comme on n'est pas une enfant, on doit soit s'abstenir, soit faire passer les messages avec plus de subtilité.
"Qu'on me porte jusqu'au bain (qu'on nous aura fait couler au préalable) ou jusqu'à mon lit !" Voilà un souhait qui a vraiment peu de chance de se réaliser, passées les sept premières années de notre existence. A part peut-être un soir où l'on sera trop éméchée et qu'il aura à nous hisser jusqu'à la maison.
Les enfants ne semblent pas vraiment se soucier de cet étrange objet que l'on appelle "poubelle". C'est tellement plus simple de laisser tomber par terre toutes les choses dont on n'a plus l'utilité. A notre niveau, cela reviendrait à laisser tomber les enveloppes vides dans le salon, après ouverture de notre courrier ou dans la salle de bains, les cotons qui nous ont servi à nous démaquiller. Une économie d'efforts qui aurait tout de même un revers de médaille : l'état de notre appartement.