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5 livres passionnants à dévorer avant l'arrivée du printemps
Publié le 18 février 2016 à 16:30
Par Anaïs Orieul
Avant de vous jeter sur les sorties littéraires du printemps, découvrez vite notre sélection des 5 romans les plus cool et addictifs de l'hiver 2016. A dévorer sans aucun complexe.
5 livres passionnants à dévorer avant la fin de l'hiver 2016 5 livres passionnants à dévorer avant la fin de l'hiver 2016© Getty Images
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"Magic Time", de Doug Marlette
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L'histoire : Dans les années 60, le mouvement pour les droits civiques enflamme le Sud des États-Unis. A Troy, une petite ville du Mississipi, la violence se fait de plus en plus présente et asphyxiante, jusqu'à causer la mort de quatre activistes. Deux membres du Ku Kux Klan sont arrêtés et condamnés à la prison à perpétuité. Vingt ans plus tard, l'un des condamnés décide de libérer sa conscience. Pour Carter Ransom, ancien sympathisant de la lutte contre la ségrégation raciale devenu journaliste, c'est l'occasion de faire la lumière sur cette période, lui dont l'amour de jeunesse, Sarah, faisait partie des activistes assassinés. Mais en fouillant dans sa mémoire, Carter va aussi devoir affronter son père, le célèbre juge Mitchell Ransom qui avait conduit le procès des membres du Ku Kux Klan...

Pourquoi on a aimé : Adoubé par la critique et les lecteurs américains, Magic Time aura pourtant dû attendre dix ans avant d'être traduit en français et de débarquer enfin chez nos libraires. Est-ce parce que le sujet peut sembler trop éloigné de notre propre histoire ? Toujours est-il qu'en cette période de trouble où les bavures policières à répétition contre les Afro-Américains n'en finissent plus de provoquer indignations et manifestations, le livre de Doug Marlette résonne particulièrement. Car si la ségrégation raciale est terminée et enterrée depuis longtemps, Magic Time démontre que l'Amérique reste une nation aux prises avec ses démons où les apparences et les secrets enfouis sont bien trop souvent de mise. Servi par une intrigue qui se déploie sur deux époques et qui oscille entre le roman historique et le thriller, le roman n'épargne pas ses personnages mais le fait avec beaucoup d'humanité.

Ed. Le Cherche Midi, 670 pages, prix : 22 euros

Magic Time de Doug Marlette

"La femme qui avait perdu son âme", de Bob Shacochis
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L'histoire : Elle s'appelait Jackie Scott, Renee Gardner, mais certains la connaissaient aussi sous le nom de Dottie Chambers ou Dorothy Kovacevic. Avant de perdre la vie sur une route d'Haïti, la femme aux multiples identités avait de toute façon déjà perdu son âme. Alors Bob Shacochis convoque les hommes qui l'ont aimé, croisé, détesté, mais qui ont tous été magnétisés par elle. Avocat, enquêteur, militaire, tous racontent Jackie, mais aussi Haïti, ses guerres civiles, son vaudou, ses routes cabossées, sa vie folle. Mais pour percer le mystère de cette fille diplomate, il faut aussi remonter plus loin et traverser les océans.

Pourquoi on a aimé : Qu'il est long ce roman, qu'il est dense, mais qu'il est hypnotisant aussi. Thriller ? Portrait de femme ? Roman sentimental ? Tragédie ? La femme qui avait perdu son âme est un peu tout ça finalement. Mais qu'on ne s'y trompe pas, à aucun moment Bob Shacochis nous perd dans les genres ou les dédales de ses pages. Son livre commence dans les années 90, se perd en Haïti, fait des incursions aux Etats-Unis, émerge en Croatie et à Istanbul. A travers le portrait de l'insondable Jackie, l'auteur retrace l'histoire de la seconde moitié du XXe siècle et le fait avec une grâce superbe. On croise des nazis, on entre dans l'ombre des gouvernements, on rencontre les hommes qui façonnent notre monde, et on tente de recoller les morceaux du puzzle, de sonder l'âme et le coeur de l'être humain. Il y a d'innombrables personnages dans ce roman, de la folie, mais il y a aussi des idées étranges, cette héroïne qu'on aimerait sauver, et partout au fil des pages, une hallucinante virtuosité.

Ed. Gallmeister, 800 pages, prix : 28 euros


La femme qui avait perdu son âme

"Les portes de Fer", de Jens Christian Grondahl
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L'histoire : C'est trois moments clés de la vie d'un homme, trois étapes décisives - jeunesse, âge de raison, vieillesse – que Jens Christian Grondahl raconte dans Les portes de Fer. Mais plus que l'existence du narrateur, ce sont les vies des femmes qui la jalonne qui importe ici. Il y a d'abord la mère, puis l'enseignante, la petite amie, l'épouse, l'étrangère, la fille adolescente, puis enfin la photographe. Adolescent Marxiste, père en alternance, vieil homme solitaire... voici un homme, ses remords, ses obsessions, ses envies, sa vie.

Pourquoi on a aimé : Et si la vie d'un homme tenait aux femmes qui l'ont traversée ? Voilà ce que semble se demander le Danois Jens Christian Grondahl, qui avec beaucoup de sobriété et une grande délicatesse dresse le portrait d'un homme et de celles qu'il a croisées, aimées, désirées et perdues. Elles s'appellent Lisbeth, Gudrun, Erika, Maria, Ivana, Jessie, et en se souvenant d'elles, le narrateur peut enfin faire le bilan. Il a 60 ans, il est en partance pour Rome, mais il nous embarque à l'aube de sa vie, dans son Danemark natal. Il est ado, il écoute Hendrix, il apprend l'allemand pour pouvoir lire Karl Marx. Une enseignante lui fait découvrir Rilke et les romans, il court à Berlin rejoindre une jeune femme. Puis sa mère meurt. Il est adulte, enseignant, solitaire. Encore une fois, et jusqu'à la fin, les femmes seront encore là, à chaque tournant pour lui faire prendre conscience de ses regrets et de ses espoirs. Les portes de Fer est un roman sobre et mélancolique mais jamais larmoyant sur le temps qui nous file entre les doigts. Il ne se dévore pas, il se savoure.

Ed. Gallimard, 403 pages, prix : 23,50 euros

Les portes de fer

"City on Fire", de Garth Risk Hallberg

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L'histoire : New York, réveillon du 31 décembre 1976. En plein Central Park, une jeune fille prénommée Sarah est enlevée puis assassinée sauvagement. Au même moment, un couple de punks gays se rend à un concert et une famille fortunée organise une réception mondaine. Mercer Goodman se rendra-t-il à la soirée ? Dans City on Fire, les personnages sont nombreux et inextricablement liés. Mais qu'on ne s'y trompe pas, au milieu de tout ce chaos, de ce désordre et du rock'n'roll, la véritable héroïne de ce roman reste bel et bien New York.

Pourquoi on a aimé : Écrit par un inconnu, City on Fire a déclenché une véritable guerre entre les maisons d'édition américaines. Finalement acheté par Knopf pour 2 millions de dollars, le roman a réussi à se bâtir une aura de désirabilité dingue en devenant le premier ouvrage le plus cher de l'histoire. Mais oublions un peu le phénomène pour nous concentrer sur le fond. L'oeuvre de Garth Risk Hallberg vaut-elle le détour ? Oui, mille fois oui. Si vous appréciez les plumes de Brett Easton Ellis et Donna Tartt, si vous vibrez pour le rock, si vous auriez aimé connaître le New York sale et dingue des seventies, et surtout, si vous avez l'endurance pour les grosses intrigues, alors plongez tête la première dans City on Fire. Une oeuvre romanesque, définitivement au-dessus du lot.

Ed. Plon, 1000 pages, prix : 23,90 euros


City on Fire



"Babybatch", d'Isabelle Coudrier
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L'histoire : Comme des millions d'adolescentes, Dominique est fan. Sa came à elle ? Pas les One Direction, et encore moins Jennifer Lawrence. Non, celui qui fait vibrer la jeune fille, celui qui la fascine, c'est Benedict Cumberbatch, la star de la série Sherlock qu'elle surnomme tendrement Babybatch. On n'est pas sérieuse quand on a 15 ans, mais quand il s'agit de Babybatch, Dominique se transforme en vieux sage. Car elle sait tout de lui, elle le connaît par coeur.

Pourquoi on a aimé : Elle porte un prénom légèrement désuet, elle a un physique plutôt ingrat, et on peut facilement la ranger dans la catégorie des solitaires. Mais ne croyez pas que Dominique est un personnage revêche. Loin de là. A elle seule, l'héroïne du roman d'Isabelle Coudrier représente des millions d'adolescentes. Elle s'ennuie dans son quotidien, et comme il est toujours plus facile de rêver à l'inaccessible plutôt que de s'ouvrir aux gens qui nous entourent, c'est à Benedict Cumberbatch qu'elle confie son âme et son coeur. Brillant portrait de l'adolescence 2.0 où s'épanouir dans le virtuel est devenu la norme, Babybatch est aussi un roman bourré d'humour et empreint d'une jolie mélancolie.

Ed. Seuil, 400 pages, prix : 21 euros

Babybatch

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