Quelques jours avant les vacances, vous commencez à vous préparer mentalement à la séparation. Vous avez beau le laisser à une personne de confiance, au fond de vous, vous savez qu'il va perdre ses repères et vous en vouloir. Lui, évidemment, ne se doute encore de rien. D'ailleurs il est en train de quémander des caresses, là, maintenant, tout de suite.
Vous venez de le déposer chez son catsitter. Vous vous attendiez à des adieux plein de larmes et de miaulements, mais il vous ignore royalement et va se cacher sous une armoire. Vous repartez, la queue entre les jambes.
Concrètement, vous avez tout pour être heureuse : le sable chaud, l'eau bleu azur, un nouveau maillot de bain. Mais la culpabilité vous ronge. Et s'il avait perdu l'appétit pendant que vous vous goinfrez de mozzarella ? Certes, vous allez revenir bronzée, mais surtout angoissée.
Puisque vous êtes là pour trois semaines, autant vous faire à la séparation. Vous refoulez vos idées noires et vous décidez de vous adapter à cette étrange vie sans poils et sans miaulements.
Profiter de ses vacances, c'est bien. Harceler le catsitter, lui demander 1 photo par jour et un rapport médical, c'est mieux.
Vous n'osez pas en parler à vos proches mais vous êtes carrément en manque. La nuit, ensommeillée, vous cherchez son petit corps tout chaud. La journée, vous vous demandez pourquoi vous ne l'avez pas emmené avec vous. Vous avez carrément le moral au fond des tongs. D'ailleurs, vous avez versé une larme devant un paquet de croquettes en promotion. Elles étaient au poulet, ses préférées.
Vous venez enfin de le retrouver. Vous êtes excitée, émue, folle de joie. Lui : il vous ignore ostensiblement. Vous tentez de l'amadouer en ouvrant une boîte de thon... il vous regarde de travers.
Depuis que vous avez retrouvé votre nid douillet, vous vous êtes transformée en guimauve. Vous avez honte de l'avoir abandonné aussi longtemps alors vous lui passez tout : les griffures sur le canapé, les gamelles renversées, le bruit au milieu de la nuit, même son dédain.
Retour à la normale, enfin. Votre chat reprend ses marques et redevient l'adorable matou habituel. Câlins, conversations (oui, oui), jeux... votre relation est au beau fixe, du moins jusqu'aux prochaines vacances.