La période post-partum désigne les six semaines qui suivent l'accouchement. Les changements physiques et émotionnels éprouvés par la mère suite à la naissance, parfois très intenses, et le rétablissement qui s'ensuit, sont bien trop souvent minorés et bien trop peu partagés. Sur Facebook, la photographe Alex Michele a fait sensation en immortalisant cet "et après ?" auquel l'on doit accorder la plus vive des attentions.
"Bien souvent, nous polarisons notre attention sur le nouveau-né. Nous prenons des nouvelles de l'enfant. Mais qu'en est-il des mamans ?" s'interroge cette dernière l'espace d'une publication émouvante. La maman en question, captée par la photographe et recouverte d'un écrin noir et blanc des plus élégants, est belle et secrète, repliée sur elle-même, le regard plissé, quêtant une forme de réconfort qui ne vient pas.
Sa position recèle bien des sensations, éprouvantes : la fatigue, l'anxiété et l'isolement, "la douleur" même, "dans [ses] yeux et dans [son] visage et dans [son] corps" précise l'artiste, qui perçoit en elle une forme de courage.
"De quoi ont réellement besoin les nouvelles mères ?", s'interroge alors l'internaute avant de répondre : des repas bien chauds, de l'aide pour s'occuper de son bébé et des tâches ménagères, un bon café et la literie qui va avec - coussins et vêtements confortables. Bref, de l'attention. Une oreille qui se tend, un.e ami.e à qui parler. Car plus qu'un simple post à la résonance virale, c'est un appel au bien-être de la mère et à la bienveillance post-natale que décoche la photographe.
"N'oublions pas le travail difficile qu'elle a enduré pour porter cet enfant ET le chemin difficile qui reste à parcourir pour guérir, nourrir et se reposer" achève Alex Michele, "particulièrement impressionnée" par cette mère aux yeux fermés.
Dans une éclairante tribune du Huffington Post intitulée "Post-partum: cet après que je déteste tant", la blogueuse Laurie T. revient sur l'expérience de cette période : l'impression "d'avoir été passée à tabac, d'être vidée de toute énergie et totalement dépassée par les événements", de se sentir comme étrangère face à ce corps "désormais inconnu". Elle incite dès lors à briser ces tabous encore vifs que sont la dépression post-partum et la culpabilité maternelle qu'elle provoque. Et la maman de conclure : "en réalité, on fait ce qu'on peut pour traverser cette période, et finalement c'est déjà pas mal. En parler est, je crois, nécessaire". Oui, et le montrer l'est tout autant.