Depuis le mois de juin, Céline et Julien, son compagnon, ont perdu la garde de leur fils Joachim. Végétalienne convaincue – elle ne consomme ni lait, ni viande, ni poisson -, Céline est soupçonnée par les autorités d’avoir soumis son bébé au même régime alimentaire qu’elle, et est poursuivie pour « défaut de soins et privation de soins ou d’aliments compromettant la santé ».
C’est suite à un examen médical pratiqué à l’hôpital de la Timone, à Marseille, le 17 mai dernier, que tout bascule pour les parents. Inquiets de ne pas voir leur nourrisson de cinq mois prendre normalement du poids, Céline et Julien le font ausculter par un médecin homéopathe, puis le conduisent à l’hôpital. Sur place, les médecins constatent que le nourrisson ne pèse que 4,950 kg, soit deux kilos de moins que le poids moyen d’un bébé de son âge. Joachim est dès lors placé en pouponnière pour six mois, et ses parents sont mis en examen par le procureur d’Avignon pour malnutrition.
Céline et Julien récusent ce placement judiciaire, affirmant que Joachim a été nourri normalement et n’a jamais été soumis à un quelconque régime alimentaire. « Ils ont dit qu’on ne le nourrissait pas, qu’on a volontairement sous-alimenté notre enfant à partir de trois mois et demi. On m’a dit aussi que mon alimentation posait problème et que j’appartenais à un mode de vie philosophique qui imposait de ne donner à son enfant que quelques millilitres de lait », affirme Céline, qui nourrissait Joachim avec du lait de riz maternisé. Refusant de voir son végétalisme considéré comme une « dérive sectaire », elle et son compagnon ont fait appel de la décision. Le procès s’est ouvert ce jeudi devant la cour d’appel de Nîmes.
« Le végétalisme de la maman n’est pas avoué comme étant un grief, mais est tacitement considéré comme une anomalie qui entraîne forcément des réflexes éducatifs déviants », explique au Parisien Me Emmanuel Ludot, l’avocat de Céline et Julien. D’ailleurs, affirme-t-il, le lait de riz maternisé utilisé par Céline est parfaitement recommandé pour l’alimentation des nouveaux-nés.
Joachim, qui est toujours en pouponnière à Avignon, pèse désormais 7 kilos. Ses parents lui rendent visite quatre fois par semaine, mais dénoncent leurs conditions de visites. « On nous vole des moments précieux, la maltraitance n’est pas de notre côté », affirment-ils. Ils sauront le 14 novembre prochain s’ils récupèreront, ou non, la garde de Joachim.