Alors que ce matin paraissait dans le magazine Newsweek la première confession de Nafissatou Diallo aux médias, ce soir la chaîne ABC diffusera son interview complète dans l’émission « Good Morning America ». Les journalistes mobilisés pour l’évènement de l’année n’avaient qu’une seule question à poser à celle qui porte plainte contre l’ancien patron du FMI : Que s’est-il passé le 14 mai dans la suite 2806 de l’hôtel Sofitel de New York ?
Si le monde attend encore la version de l’accusé, la plaignante a parlé, sans lésiner sur les détails.
En entrant dans la chambre, elle se serait excusée auprès de l’homme aux cheveux blancs, qu’elle surprend nu. On lui avait dit que cette suite était libérée et pouvait être nettoyée. Elle fait mine de quitter la chambre mais cet homme lui dit de ne pas être désolée, « il était fou avec moi » dit-elle à Newsweek. Il aurait pris ses seins dans ses mains, puis fermé la porte de la suite. Elle raconte que l'homme lui dit qu’elle est belle, et qu'elle lui demande d’arrêter, parce qu’elle ne veut pas perdre son travail. Il l’aurait ensuite poussée vers le lit pour lui imposer une fellation, mais la jeune femme le repousse. Elle tente de ruser en levant la tête et dit « regardez, mon chef est ici ! », mais il lui répond qu’il n’y a personne et que personne ne va entendre.
Nafissatou Diallo explique ensuite aux journalistes qu’elle a tenté de repousser son agresseur mais sans vouloir le blesser : « pas d’incident avec un client », sinon elle pourrait perdre ce job précieux pour elle. L'homme l'aurait alors violemment entraînée dans le couloir menant à la salle de bain, aurait remonté sa robe d’uniforme et arraché ses collants au niveau de l’entrejambe, agrippant son sexe avec ses mains, si fort que l’hôpital qui a examiné la femme de chambre aurait constaté des marques rouges autour du vagin. Il parvient ensuite à la faire tomber à genoux, à introduire son pénis dans sa bouche, et agrippe sa tête pour la maintenir. Le rapport de l’hôpital où la jeune femme s’est retrouvée plus tard mentionne qu’elle aurait fini par se détacher pour cracher sur le tapis de la chambre.
Face à ce récit cru et imagé, parfois mimé, les journalistes de Newsweek ont confié qu’ils avaient trouvé la victime présumée convaincante, tout en relevant quelques moments où elle semblait se forcer à pleurer, et des réponses très vagues lorsqu’il s’agissait de son passé.
Toujours selon ce récit, c’est seulement le 15 mai au petit matin que N. Diallo découvre l’identité de son agresseur présumé, en regardant un journal télévisé : « Je regardais Channel 7 et ils disaient que cet homme allait devenir le prochain président français. Et j’ai pensé : « Ils vont me tuer ». » Le lendemain, la plaignante était au bureau de police de Manhattan pour identifier son agresseur parmi cinq autres hommes. Elle n’a pas hésité une seconde avant d’identifier le numéro 3.
En conclusion de l’interview donnée à Newsweek, N. Diallo n’a pas masqué sa colère envers Dominique Strauss-Kahn : « A cause de lui on me traite de prostituée, je veux qu’il aille en prison. » Elle dit espérer que Dieu le punisse, et ajoute « Nous sommes pauvres, mais nous sommes bons, je ne pense pas à l’argent ».
>>> Lire l’interview intégrale sur le site du magazine Newsweek
Nafissatou Diallo sort du silence : « A cause de lui, on me traite de prostituée »
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