"C'est le genre de femme qui me dégoûte !"
Cette déclaration d'amour, c'est celle de Dylan Thiry, s'exprimant face à l'intervieweur Sam Zirah sur la chaîne YouTube de ce dernier. Ex star de téléréalité, et influenceur très suivi, le jeune homme fait depuis un an au moins l'objet de multiples accusations, notamment liées à ses voyages "caritatifs" à Madagascar. Trafic d'enfants, proxénétisme, escroquerie... Il réfute ces allégations.
Mais une personnalité très connue, la journaliste afroféministe Rokhaya Diallo (auquel Dylan Thiry dédie ces mots doux), l'accuse d'autre chose encore : d'être un "white savior". Un quoi ? La militante et chroniqueuse raconte afin d'éclaircir cette désignation (très) problématique : "Le white savior, ou sauveur blanc, c'est se dire par exemple : okay, moi je vais aller m'installer en Afrique, pour aider les enfants, parce que je veux les sauver en tant qu'Européen... C'est une démarche colonialiste en fait".
Les réactions du principal concerné, face à Sam Zirah ? Elles sont particulièrement cinglantes... A propos d'un sujet qui pourtant exige nuance et réflexion. Et mérite franchement qu'on s'y attarde, à l'instar de Rokhaya Diallo. Si si, on vous explique tout...
"Quand je l'entends parler, elle me dégoûte. Parler de blancs, de noirs, ça me répugne"
Ca, c'est ce que rétorque Dylan Thiry, apparemment piqué au vif, face aux propos de Rokhaya Diallo. La désignation cependant est limpide. Il faut savoir que le complexe du "sauveur blanc", cela ne date pas d'hier. Dans la pop culture par exemple, les cas sont indénombrables. Le personnage de Jake Sully dans Avatar, Emma Stone dans La couleur des sentiments, Viggo Mortensen dans Green Book, Michelle Pfeiffer dans Esprits rebelles, Kevin Costner dans Danse avec les loups...
Toujours, peu ou prou, la même histoire : celle d'un protagoniste blanc qui intègre une communauté racisée jusqu'à s'ériger lentement mais sûrement en véritable Sauveur d'icelle. L'archétype est limpide : celui du pseudo sauveur de l'humanité apportant la lumière en terre inconnue. Un vrai cliché, qui puise allégrement dans un imaginaire dit "post-colonial". Sur les réseaux sociaux, le terme s'est largement banalisé.
Mais cela, l'influenceur ne semble pas le reconnaître.
Car il ne s'arrête pas là...
Ajoutant face à Sam Zirah : "Dire comme Rokhaya Diallo : t'es blanc, t'as pas le droit de faire ça, moi je suis Sénégalaise... C'est malsain, j'aime pas sa façon de parler. Et puis elle est là, à rien faire, sur son canapé...".
Et pourtant...
Pourtant, au delà des controverses liées au financement de ses campagnes caritatives, on a pu lui reprocher de vouloir "faire du buzz" sur la "misère du monde", à travers des stories particulièrement sensationnalistes... L'édifiant en héros parti à la rescousse des nécessiteux, au fil de publications abondamment likées et commentées.
Florilège de réactions en retour sur TikTok : "Après Dylan il a pas le niveau intellectuel pour comprendre un discours de Rokhaya Diallo", "Mais il sait qui est Rokhaya Diallo ?!", "La compréhension c’est difficile parfois", "L’art de rien comprendre", "il a rien compris et il s’est senti visé car il a clairement voulu faire le sauveur blanc lui-même", ironisent les internautes.
Sam Zirah lui-même se permet une légère rectification face à Dylan Thiry : "Non mais Rokhaya Diallo fait des choses hein !"
"C'est une activiste. Et elle précise qu'être un white savior n'exige pas d'être Blanc en soi justement... Elle parle juste de l'exploitation de photos et vidéos qui se font sur la misère d'autrui ! Et tout ça pour se valoriser sur les réseaux sociaux"
Pas de quoi convaincre cependant son interlocuteur.
Qui voit là un acharnement à son encontre. Dommage : le sujet méritait bien plus qu'un simple prétexte au clash ad nominem.