Ce 25 novembre, l'émission de France 2 Envoyé Spécial diffusera les témoignages de plusieurs femmes accusant Nicolas Hulot, ancien ministre de la Transition écologique, de viol et d'agressions sexuelles. En anticipation de ce reportage, l'auteur présumé des faits a annoncé sur le plateau de BFMTV ce mercredi (24 novembre) qu'il se retirait "définitivement de la vie publique", qualifiant ce qu'il expérimentait depuis les révélations d'un "cauchemar". Ce à quoi Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, a répondu.
"Il rejoue la même situation de communication de parler avant la révélation des faits. Forcément, je ne sais pas de quoi ces femmes parlent, donc qui peut lui rétorquer quoi que ce soit ? Qui peut s'opposer ?", s'est-elle indignée sur la même chaîne. Pour l'écrivaine et militante féministe, il est essentiel de "laisser les femmes parler, ne pas leur couper la parole comme il vient de le faire, comme il l'a déjà fait en parlant en premier pour imposer son propre récit".
Et de marteler : "Ça suffit", "un peu de décence". "Ce n'est pas à lui de pleurer, de parler comme il l'a fait d''horreur', de 'cauchemar'. Nous accompagnons des victimes de viol au quotidien, je peux vous dire que le cauchemar est de leur côté", a conclu Anne-Cécile Mailfert.
Sandra Regol, secrétaire nationale adjointe d'EELV, a elle aussi commenté, chiffres émanant d'une enquête du collectif #NousToutes à l'appui. "Ces propos, on les a déjà malheureusement trop souvent entendus. Neuf femmes sur dix ont vécu des relations sexuelles contraintes, imposées, difficiles en France. C'est la réalité de ce qu'on vit toutes et tous", constate l'élue.
Et si elle affirme que la "présomption d'innocence va de soi", elle rappelle toutefois que "beaucoup de personnes, de femmes, qui ont été victimes d'agressions sexuelles ou sexistes ont tenté de recourir à la justice, de parler, et que ça ne fonctionne pas toujours". Et d'ajouter : "ça fonctionne encore plus difficilement quand la personne est très connue, et qu'elle a une parole beaucoup plus entendue que les femmes d'en face".
Il y a "une disproportion entre ces deux paroles", poursuit-elle. "Parfois le seul recours qu'il reste à ces femmes, c'est les réseaux sociaux ou les médias. On aimerait qu'il en soit autrement, c'est certain, mais nous ne sommes pas dans cette situation aujourd'hui", déplore encore Sandra Regol.