Star de l'Eurovision et des NRJ Music Awards, le chanteur Slimane fait l'objet d'une plainte pour harcèlement sexuel, mais également d'une deuxième plainte, déposée le 18 novembre, pour agression sexuelle et tentative d'agression sexuelle.
Un technicien ayant opéré sur la tournée du chanteur en décembre 2023 explique effectivement avoir reçu de la part de Slimane des messages et des vidéos à caractère pornographique contre son consentement, suite à des "avances" clairement formulées par le chanteur, et refusées. C'est la première plainte, que l'on vous relate en détails dans cet article.
La seconde témoigne de faits qui auraient eu lieu le même soir, dans la nuit du 17 au 18 décembre 2023, lors d'une fête organisée à l'issu d'un concert de la tournée Cupidon Tour. Slimane aurait murmuré à l'oreille d'un technicien : "Dis donc t’es bonne toi". "Je suis bonne, mais que le dimanche", lui aurait répondu l'homme en plaisantant. Slimane l'aurait saisi par la taille puis placé son sexe en érection entre les fesses du technicien. Un récit à retrouver ici.
Mais alors que ces plaintes - la seconde aurait été appuyée par des témoins de la scène - font grand bruit, ce sont les proches du chanteur qui se retrouvent invoqués lors des interviews.
Et plus précisément, dans le cas de Slimane, sa grande amie Vitaa.
La chanteuse, avec qui l'artiste a enregistré un album entier de duos, se voit désormais sous le feu des projecteurs, et des questions plus ou moins subtiles. Et elle en marre : en pleine interview, Vitaa est venue pousser un coup de gueule... Qui soulève un gros problème !
C'est une réaction indignée et plutôt salutaire que celle de la chanteuse.
Interviewée sur "l'affaire Slimane" alors qu'elle faisait sur le plateau de C à Vous la promotion de son documentaire Vitaa, je m’appelle Charlotte, Vitaa a effectivement réagit sans détour : "C'est marrant, toute ma vie, on m'a fait un peu la porte parole de tous mes amis artistes..."
"A l'époque c'était Diam's, à un moment, c'était Stromae. Aujourd'hui, c'est Slimane. Je le dis en souriant mais souvent on me pose la question à moi... Mais je ne suis pas venu pour parler de ça à sa place"
Un discours qui pose une vraie question de société : pourquoi toujours exiger des femmes de l'entourage proche d'un artiste visé par des accusations graves, ayant souvent trait aux violences sexistes et sexuelles, de s'exprimer ?
On arrête quand de demander aux femmes de "s'excuser" pour les hommes ?
Avant Vitaa pour Slimane, il y eut Angèle pour son frère Roméo Elvis. Pour rappel, depuis 2020, le rappeur est visé par des accusations d'agression sexuelle, que nous vous détaillons dans cet article.
"Sur Twitter, on me demandait de réagir, sans quoi le combat que je menais depuis toujours était décrédibilisé", a expliqué l'interprète Belge de "Balance ton quoi" dans le documentaire Netflix dédié à sa vie. "Que ce soit mon frère, mon collègue, mon meilleur ami, je condamnerai toujours ce qui va à l'encontre de mes convictions"
"Après ça, pendant trois mois, je ne suis presque pas sortie de chez moi. Cette histoire a été une explosion dans mon coeur et dans ma famille. C'était tellement violent et désolant de voir à quel point certains jubilaient de pouvoir me coincer, moi la féministe qui avait ouvert sa gueule, comme si j'étais responsable, comme si je devais payer aussi, comme si ce n'était pas déjà assez dur d'apprendre cette histoire en même temps que tout le monde"
Dans cet article, on vous rappelle le témoignage d'Angèle.
Le cyber harcèlement vécu par la chanteuse, vague à dominante masculine, avait naturellement un but peu ambiguë : non pas lutter contre les violences sexistes et sexuelles, mais "se payer une féministe", aux convictions assumées, et à la résonnance forte sur les jeunes femmes. Son silence est présumé coupable, mais ses éventuelles prises de parole seraient tout autant critiquées par ceux qui trop rapidement viennent la condamner. C'est certain.
"Le patriarcat, c'est quand tu es une meuf impliquée dans la lutte contre les violences sexuelles, qu'on découvre que ton frère a commis des violences sexuelles et que tu te fais insulter pour ça", analysait à juste titre une internaute au moment de cet acharnement.
4 ans plus tard, c'est toujours aux femmes qu'on exige des explications.
Vitaa peut en témoigner.
"Pour être très honnête, je ne suis absolument pas venue pour parler de cela à sa place. En revanche, si vous vous interrogez sur ma relation avec Slimane, je vous invite à regarder le documentaire parce qu'il est très présent. Et je parle de cela en profondeur. Voilà, tout est dit. Je peux pas vous en dire plus...", a d'ailleurs achevé la chanteuse populaire sur le plateau de C à vous.
CQFD, non ?
C'est en tout cas que rétorquent les téléspectateurs : "Elle a totalement raison , elle n'a pas à en parler.", "Une réponse franche et classe... Ce n'est évidemment pas à elle de parler de cela, en dépit de sa relation avec Slimane", "elle n'a pas à répondre à la place de ses amis", "Bravo à Vitaa ! Belle réponse !",