Depuis le 26 novembre, le documentaire Angèle, réalisé par Brice VDH et Sébastien Rensonnet, est disponible sur Netflix. L'occasion pour la chanteuse belge de se livrer façon journal intime en vidéo, et de partager les coulisses d'une notoriété considérable qui l'a à nombreuses reprises submergée. Ses doutes, ses angoisses, la réalité derrière les paillettes, sa fragilité aussi : elle les raconte avec une authenticité touchante.
"Quand tu es célèbre, plus personne n'agit normalement avec toi. Un soir, en sortie de scène, j'étais triste et pas bien, ce n'était pas le moment de faire des photos avec le public", se rappelle Angèle. "Je ne peux pas faire semblant, faire un faux sourire, les gens se sont mis à m'insulter, ils sont devenus fous."
Face caméra, elle poursuit : "Je me souviens d'une dame qui a demandé à ses enfants de me tirer les cheveux. Et une autre qui me traitait de star de merde. On me prend juste pour une star, on ne me voit plus comme un être humain. Quand on devient connu, il y a une forme de non-dit qui signifie qu'on appartient aux gens."
Et puis, elle revient sur plusieurs faits révoltants qui ont ponctué sa carrière ces deux dernières années. Dont, les accusations d'agression sexuelle qui ont ciblé son frère, Roméo Elvis, en septembre 2020.
A l'époque, quelques jours après les plaintes pour violences conjugales et séquestration visant Moha La Squale, une jeune femme témoignait sur les réseaux sociaux avoir été agressée sexuellement par le rappeur belge dans une cabine d'essayage. Ce que l'accusé reconnaissait quelques jours plus tard, s'excusant pour son "geste inapproprié". Un événement qui a déclenché une vague digitale de critiques... à l'encontre de sa soeur.
"Les féministes veulent qu'on dénonce nos 'potes violeurs' mais trouvent normal qu'Angèle ne le fasse pas", "On balance son 'quoi' mais pas son frère ?", lançaient certains. "Le patriarcat, c'est quand tu es une meuf impliquée dans la lutte contre les violences sexuelles, qu'on découvre que ton frère a commis des violences sexuelles et que tu te fais insulter pour ça", analysait à juste titre une internaute dans la foulée.
Angèle, elle, raconte. "Après ça, pendant trois mois, je ne suis presque pas sortie de chez moi. Cette histoire a été une explosion dans mon coeur et dans ma famille. C'était tellement violent et désolant de voir à quel point certains jubilaient de pouvoir me coincer, moi la féministe qui avait ouvert sa gueule, comme si j'étais responsable, comme si je devais payer aussi, comme si ce n'était pas déjà assez dur d'apprendre cette histoire en même temps que tout le monde", lâche-t-elle.
"Sur Twitter, on me demandait de réagir, sans quoi le combat que je menais depuis toujours était décrédibilisé". Et d'affirmer : "Que ce soit mon frère, mon collègue, mon meilleur ami, je condamnerai toujours ce qui va à l'encontre de mes convictions."