Alors qu'elle oscille entre 5,5 % et 6 % des intentions de vote à la présidentielle selon les récents sondages, la question du maintien de la candidature d'Anne Hidalgo semble se poser, au sein d'une gauche plus dispersée que jamais. Doit-elle se maintenir ? Devrait-elle se rallier au gagnant de la primaire écologiste, Yannick Jadot (actuellement entre 8 et 9% dans les sondages) ? Sa candidature, qui devrait être bientôt officialisée par le PS, ferait débat au sein même du parti.
Mais la maire de Paris semble déterminée à aller jusqu'au bout. En tout cas, elle ne laisse rien paraître et affiche sa détermination face aux sceptiques. A la question frontale de Libération dans une interview parue ce mardi 5 octobre ("Irez-vous jusqu'au bout ?"), Anne Hidalgo réplique sans sourciller : "Bien sûr, évidemment".
Et l'élue de défendre sa position en insistant sur l'importance de la présence d'une femme dans la course à la présidentielle. "Je considère qu'être une femme dans cette élection présidentielle, ce n'est pas rien. J'en ai assez d'entendre tous les jours que les femmes, y compris en politique, sont juste bonnes à passer les plats. Non, on ne passera pas les plats", martèle Anne Hidalgo. "Je suis candidate notamment pour offrir des solutions à ces mamans seules qui galèrent, pour enfin régler la question des violences faites aux femmes... Nous avons trop de fois laissé passer le train parce que des hommes nous ont expliqué qu'ils allaient porter nos sujets. Cette fois-ci, nous allons nous en occuper."
La maire de Paris revendique également son féminisme, qui a accompagné son engagement écologiste. "J'ai toujours été convaincue que la position des femmes permettrait de faire évoluer la société tout entière. J'ai aussi acquis très tôt, dans les années 70, une conscience écologiste, avec des combats comme celui du Larzac. Des figures de l'écologie politique comme celles de René Dumont, ou d'autres personnalités venant de la deuxième gauche – Huguette Bouchardeau par exemple –, m'ont énormément marquée", explique-t-elle.
"Comme beaucoup, je suis rentrée dans ces sujets-là par les questions d'aide au développement et j'ai été très inspirée par les utopies sociales et naturalistes. Je me définis comme une sociale-démocrate, parce que c'est dans cette famille politique que l'on pense l'équilibre entre l'économique, l'environnement et le social, et que l'on s'intéresse à la méthode concrète pour arriver aux objectifs fixés par un idéal."
Anne Hidalgo gardera-t-elle cette belle détermination si elle continue à plafonner dans les sondages ? "Tout se jouera en novembre, si ca ne décolle pas, la question qu'elle abandonne se posera", affirme un cadre socialiste à FranceInfo.