L'anxiété est une réaction salutaire qui nous permet de mobiliser notre attention, d'élever notre vigilance dans des situations de nouveauté, de choix, de crise ou de conflit. En cela, elle est une réaction salutaire.
C'est aussi un état que l'on ressent lorsque l'on craint pour sa sécurité sans que le danger soit réel, lorsqu'on s'inquiète pour la santé d'un proche, lorsqu'on a peur de perdre son emploi, ou lorsque l'on pressent une séparation.
Mais lorsqu'elle devient pathologique, on a recours, un peu trop rapidement, aux anxiolytiques, avec leurs cortèges d'effets indésirables et leurs risques de dépendance. Michel Pereira, naturopathe et réflexologue du réseau Médoucine, vous explique comment sortir de la dépendance aux anxiolytiques et apaiser son anxiété grâce aux plantes.
L'anxiété prend un caractère excessif et pathologique lorsqu'elle devient permanente, sans raisons liées aux événements, lorsqu'elle aboutit à une prise de médicaments ou lorsqu'elle entraîne des états dépressifs ou des phénomènes de dépendance ou d'addiction : pharmacologique, alcoolique, toxicomaniaque ou relationnelle : on parlera alors de troubles anxieux.
Les sujets souffrant de troubles anxieux sont envahis par ce sentiment d'inconfort ou de peur secondaire à une anticipation excessive d'éventuelles difficultés avant même que les problèmes ne soient survenus, ou avant même que le sujet ait repéré précisément ce qu'il redoute. Les psychiatres parlent parfois de peur sans objet.
Les symptômes et les conséquences
L'anxiété s'accompagne d'un florilège de d'effets psychiques comme le stress, l'agitation, la suractivité, l'insomnie, hyperréactivité, les difficultés de concentration et de mémoire, et de troubles physiques comme les tensions musculaires, la sensation de boule au ventre ou de gorge serrée, de palpitations cardiaques, d'oppression...
Si l'anxiété perdure, elle peut dégénérer en troubles plus graves pour se transformer peu à peu en dépression majeure qui à son tour, dans quelques cas extrêmes, aboutit au suicide.
Traitement de l'anxiété généralisée
Le traitement optimal repose sur la psychothérapie et la relaxation. Les tranquillisants ou anxiolytiques (benzodiazépines notamment) peuvent venir en soutien et sont utilisés par périodes de courte durée pour éviter une dépendance.
Malheureusement, comme les anxiolytiques réduisent rapidement les symptômes de l'anxiété, beaucoup de personnes développent une accoutumance psychologique et physique à ces médicaments. On parle de dépendance pharmacologique.
De plus, la prise de ces médicaments s'accompagne d'effets secondaires peu réjouissants : troubles de la concentration, baisse de la vigilance, somnolence, trous de mémoire, vision brouillée, étourdissements, états confusionnels, troubles de l'équilibre, perte de coordination musculaire, agitation, accès de panique, augmentation de l'appétit...
C'est un véritable projet de vie car il s'agit d'une part de se défaire d'une dépendance pharmacologique, ce qui impose d'affronter l'épreuve du sevrage et, d'autre part, de travailler sur soi pour mieux contrôler son anxiété et ne pas se laisser déborder par cette dernière.
Les plantes vont être d'un grand soutien pour accompagner le sevrage, apaiser l'anxiété et soulager les troubles nerveux et physiques qu'elle a induit. Mais il ne peut y avoir de résolution durable sans un changement dans l'hygiène de vie (alimentation, exercice physique, sommeil...) et un travail personnel.
L'anxiété révèle une peur des nouvelles situations et des choix à faire. Elle inhibe les actions et l'expression de l'être et limite les relations, les projets, les rêves...
Un changement de perspective dans la façon de regarder la vie et les situations peut réellement influer sur les symptômes. On obtient d'ailleurs de très bons résultats avec pratiques de relaxation, de sophrologie, d'hypnose, d'EFT (Emotional Freedom Technique), d'arts martiaux, ou encore de yoga.
Mais pour pouvoir opérer un tel changement, il faut un coup de pouce. Car la volonté ou le travail sur soi ne suffisent à se sortir d'une anxiété pathologique et de la dépendance aux tranquillisants. La phytothérapie peut apporter une aide précieuse pour soutenir la personne dans son parcours psychothérapeutique et durant la période de sevrage.
En effet, l'arrêt brutal de ce type de médicament expose à un syndrome de sevrage : réapparition de l'anxiété, agitation, irritabilité, insomnie, maux de tête, douleurs musculaires, tremblements, hallucinations. Il faut donc, en accord avec le médecin traitant, diminuer progressivement les doses et espacer les prises, sur une période d'autant plus longue que le traitement a été prolongé.
C'est pourquoi l'aide des plantes sera très utile pour accompagner le sevrage, soutenir la psyché et soulager le corps.
La plante de la désaccoutumance : le kudzu
Le kudzu est un décontractant du système nerveux qui évite les pics d'activité. Chez un sujet qui exprime son mal-être par une hyperactivité nerveuse, le kudzu va non seulement modérer ces pics mais aussi entraîner un effet de désaccoutumance.
Les plantes pour apaiser les états anxieux et nerveux
L'extrait d'écorce de magnolia est réputé pour ses effets antidépresseurs et anxiolytiques naturels. Elle aide à lutter contre la déprime et les divers troubles de l'humeur en réduisant l'anxiété, l'angoisse et les états dépressifs. Ils agissent sur les neurotransmetteurs du cerveau pour un meilleur soutien des fonctions cérébrales.
La mélisse et l'escholtzia possèdent des effets anxiolytiques contribuant à une parfaite décontraction en cas d'anxiété et d'agitation. Ce dernier entraîne également un effet sédatif, permet d'apaiser la nervosité, et de limiter les troubles liés au stress. Aucun n'occasionne d'accoutumance.
À cela s'ajoute l'extrait de graine de griffonia et son principe actif précurseur de la sérotonine, le 5-HTP (5-Hydroxy-Tryptophane). Il contribue à atténuer les troubles psycho-émotionnels et apporte une plus grande sérénité sur le plan physique et moral. Il joue ainsi un rôle essentiel dans la régulation de l'anxiété, du sommeil et de l'humeur.
La rhodiole, quant à elle, aide l'organisme à mieux s'adapter à son environnement. Il aide à lutter contre la déprime et augmente votre résistance au stress pour retrouver le moral jour après jour. Il dynamise votre moral, notamment à travers une action stimulante sur les neurotransmetteurs du système nerveux central.
Cette liste n'est bien sûr pas exhaustive.
Vous l'aurez compris, bien gérer son anxiété et sortir de la dépendance aux anxiolytiques, c'est possible grâce à la psycho-relaxation et à la phytothérapie. Il s'agit à la fois de changer votre façon d'appréhender la vie et de soutenir le soma et la psyché dans sa libération, en douceur, de ces médicaments. Oui, c'est un véritable projet de vie et c'est extrêmement gratifiant !
Par Michel Peirera, naturopathe et réflexologue certifié et validé du réseau Médoucine.