On sait à quel point Alexandra Lamy est engagée. Elle fait partie de ces comédiennes, pas si nombreuses en France, qui n'ont pas peur du mot "féminisme".
"Oui, j'ai eu des petits coups de gueule avec certaines de mes camarades, surtout au début de #MeToo", témoignait-elle d'ailleurs à Terrafemina. "J'entendais : "Oh, ça va...". Ah bon, vraiment ? Mais qui est tombé en France ? Personne. Et pourtant, on les connaît tous. Aucun d'entre eux n'a été inquiété et ils sont même sauvés par la prescription. Jusqu'au bout, on aide les agresseurs, c'est dingue !"
"Mais qui est tombé en France avec #MeToo ? Personne. Et pourtant, on les connaît tous. Aucun d'entre eux n'a été inquiété et ils sont même sauvés par la prescription. Jusqu'au bout, on aide les agresseurs, c'est dingue ! Il nous faut des porte-paroles qui soient fortes, qui ne lâchent pas l'affaire", poursuivait-elle, indignée. Et si cette porte-parole se nommait Gisèle Pélicot ?
Gisèle Pélicot est la plaignante du "procès des viols de Mazan", qui prend place depuis plusieurs jours et trouve en son centre, Dominique Pelicot, son mari. Celui-ci est accusé d’avoir drogué son épouse afin de la violer et la faire violer par des dizaines d’inconnus (plus précisément, une cinquantaine), alors que la victime était sous soumission chimique, inconsciente. Autant de violeurs "recrutés" sur Internet. Les viols avaient lieu au domicile du couple à Mazan, d'où l'intitulé de ce procès.
Cette affaire secoue Alexandra Lamy. Profondément. L'actrice désire en parler, mais aussi pointer du doigt... ceux qui n'en parlent pas assez. Ainsi l'interprète de "Chouchou" et actrice chère à Lisa Azuelos et François Ozon fustige-t-elle sur Twitter : "Aucune classe politique ne dénonce ces atrocités. Honteux". Plus loin, la comédienne précise sa pensée...
Aucune classe politique n'évoque le procès de Mazan ?
Plus loin, Alexandra Lamy nuance. A une internaute qui la corrige, précisant "des femmes politiques en parlent !", mentions de Sandrine Rousseau, Clémence Guetté ou encore Manon Aubry bien en évidence, la star rétorque : "Oui, et que des femmes comme d’hab !!". Une observation qu'on aurait malheureusement du mal à pleinement contredire.
Par-delà les figures politiques, en soutien à Gisèle Pélicot s'est organisée la semaine dernière une mobilisation à Paris, place de la République, mais aussi à Avignon, Annecy, Marseille, Poitiers, Nantes, Grenoble, Rennes, Toulouse, Rouen, Saint-Etienne, Montpellier, Nice, Bordeaux... Partout, dans l'Hexagone !
A cette union s'ajoute Alexandra Lamy, qui partage haut et fort sa sororité.
Alexandra Lamy dénonce depuis des années les violences sexistes et sexuelles. "Lorsqu'on réfléchit à nos parcours, on s'aperçoit que l'on vient d'une génération extrêmement patriarcale, cette génération de "la petite main aux fesses", des allusions à la "promotion canapé"- comme si on ne pouvait pas être choisie pour notre travail", fustigeait-elle d'ailleurs à Terrafemina.
"Je pense aussi, à ces petits regards de haut en bas, à ces coups d'oeil sur nos seins. Jeunes comédiennes, nous avons toutes été emmerdées par un réalisateur. Et cela reste hyper chiant encore aujourd'hui. Idem pour le harcèlement dans la rue... Il y a quelques jours, j'ai dû prendre un taxi à 23h pour rentrer avec une copine alors que j'habitais à 10 minutes à pied, juste pour éviter que l'on se fasse enquiquiner. Se faire siffler et traiter de pute en bas de chez soi, ce n'est vraiment plus possible"