Autant le dire tout net : invoquer des motifs personnels pour réclamer une augmentation à son patron, ça ne fonctionne jamais. Non non, même en dégainant votre regard le plus attendrissant ou en racontant par le menu vos problèmes avec votre banquier. N'oubliez pas que si votre manager décide de vous octroyer une augmentation, c'est pour récompenser le travail que vous avez accompli et vos compétences, pas parce que vous avez du mal à boucler les fins de mois.
C'est l'argument à avancer si vous souhaitez vous décrédibiliser en dix secondes chrono. Pourquoi ? D'une, parce qu'accorder une augmentation à un de ses salariés – même s'il est là depuis longtemps – n'est en rien obligatoire. De deux, une augmentation se mesure en fonction de ses propres réussites et aboutissements professionnels, pas en fonction de ceux de ses collègues. Enfin, se comparer aux autres, c'est un peu tendre le bâton pour se faire battre. Vous avez vraiment envie que votre boss vous rétorque durant votre entretien que vous n'êtes ni aussi performant, ni aussi investi que Jean-Michel ?
En soi, faire valoir que vos compétences constituent une plus-value non négligeable pour l'entreprise n'est pas du tout un mauvais argument. Il suffit simplement d'y mettre les formes. Affirmer que grâce à vous, la boîte a gagné beaucoup d'argent : non. Arguer que les bons chiffres de l'année sont le résultat d'un travail collectif et vous appuyer sur des données tangibles (nombre de nouveaux clients en un an, CA…) : oui.
A-t-on vraiment besoin de vous dire que faire du chantage à son patron pour être augmenté est une très mauvaise idée ? En plus d'être puérile, cette technique risque de vous pousser tout droit vers la sortie. Là encore, basez-vous sur des chiffres et des exemples concrets pour lui prouver que votre demande d'augmentation est tout à fait justifiée.
Évidemment, si vous laissez le choix à votre boss du montant de l'augmentation sans négocier un seul instant, il ne faut pas vous étonner qu'il choisisse le plus petit chiffre que vous lui avez proposé. Vous ne savez pas combien lui demander ? Tentez alors d'obtenir que ce soit lui qui vous fasse une proposition. Et si vous devez annoncer votre demande (osez être courageux, c'est pour vous que vous vous battez), regardez la personne droit dans les yeux et annoncez votre prix. Un dernier conseil : évitez de demander un chiffre rond, qui donne souvent l'impression à votre supérieur de sortir de nulle part.