Ce sont des mots qui ont beaucoup fait réagir. Lesquels ? Ceux de Gérard Larcher, le président du Sénat. Ce dernier s'est opposé au projet de loi constitutionnelle dédié à la liberté de recourir à l'IVG en France, détaillant : "je ne pense pas que l'interruption volontaire de grossesse soit menacée dans notre pays".
Les propos de Gérard Larcher ont notamment suscité la parole vive de Sophie Marceau, qui s'est indignée : "Bien sûr que l'IVG est menacée ! Comme le sort des femmes qui ne peuvent y avoir recours et que vous mettez en danger de mort... Tant qu'il y aura des hommes comme vous, nous serons toutes en danger". Des mots sur lesquels s'accorde aujourd'hui une figure militante : la présidente nationale du Planning Familial, Sarah Durocher.
"J'invite monsieur Larcher à écouter les femmes sur leurs parcours concernant l'avortement !", a rétorqué la présidente à Télématin. "C'est un parcours très compliqué pour toutes ces femmes, et qui ne va pas en s'arrangeant. Monsieur Larcher doit écouter ces femmes car il y a des inquiétudes !"
La présidente poursuit : "En tant qu'association féministe, depuis des années sur le terrain, on se dit que ce serait historique de voir le droit à l'avortement figurer dans la Constitution. Le droit à l'avortement est toujours une bataille ! Quand l'extrême droite arrive au pouvoir, en Italie, en Hongrie, en Pologne, l'une des attaques concerne toujours le droit à l'avortement. C'est pour cela qu'il faut l'inscrire en tant que droit fondamental"
Le 1er février 2023, le Sénat votait pour l'inscription dans la Constitution de la "liberté de la femme" de recourir à l'IVG, vote positif avec 166 voix contre 152. Depuis, le texte a notamment fait l'objet d'une présentation auprès du Conseil des ministres. Dans l'attente, dans les mois à venir, d'une réunion du Parlement. C'est toujours la notion de "liberté" et non de "droit fondamental" qui pose question. La révision de cette proposition est l'affaire de mois. L'assemblée et le Sénat doivent l'approuver en majorité afin que son vote soit effectif.
"Les militantes féministes nous regardent du monde entier. On a besoin de victoires pour les féministes. Le recours à l'IVG est encore inégal en France. Là où il y a des déserts médicaux par exemple, le droit à l'IVG n'est jamais une priorité. Et ca c'est impossible à entendre !", s'exclame encore la présidente du Planning Familial. Un enjeu qui en cristallise beaucoup d'autres.
Et Sarah Durocher de conclure : "On fait confiance aux parlementaires, sénateurs, sénatrices, députés, qui, on l'espère, feront en sorte que le droit à l'avortement figure dans la Constitution"