Lors de son discours présidentiel ce 16 janvier, Emmanuel Macron a déployé de nombreuses annonces. L'une d'entre elles a beaucoup fait réagir sur les réseaux sociaux : ses mots dédiés à la natalité. Et pas simplement car le président de la République a annoncé la création d'un "nouveau congé de naissance" en lieu et place du congé parental, un congé", affirme le chef de l'Etat, qui sera "mieux rémunéré"... Info déjà révélée précédemment.
Non, surtout, l'orateur politique a employé des termes forts afin d'aborder ce sujet de société qu'est la baisse de natalité en France : désignant tout d'abord l'infertilité comme "un fléau", Emmanuel Macron a ensuite partagé son souhait d'établir un "réarmement démographique". Une expression étonnamment belliciste selon, notamment, les militantes féministes...
Des voix engagées qui sont venues rappeler l'essentiel : la nécessité de préserver les droits fondamentaux des femmes. Une donnée évidente lorsqu'il est question de cet enjeu qu'est la natalité. C'est en ces termes que s'est donc exprimée Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des Femmes, sur Inter : "Il y a énormément d'injonctions qui pèsent sur les femmes".
"Faire le choix de ne pas avoir d'enfants est un droit..."
On partage ces mots d'une limpide justesse : "Je voudrais rappeler à toutes les auditrices qui ont fait le choix de ne pas avoir d'enfant qu'elles en ont le droit. Ce n'est pas un problème. Elles ne sont ni en train de trahir leur famille ou leur patrie !", a poursuivi la présidente de la Fondation des Femmes.
"Il faut faire attention avec les discours qui suggèrent qu'il y aurait une bonne manière d'être une femme. Et que cette manière, ce serait d'être une mère ! On peut tout à fait être femme sans être mère".
"D'autant plus que celles qui font le choix d'être mères, on ne les épargne pas non plus malheureusement. Quand on parle de natalité il faut aussi réfléchir au coût d'être mère, qui pèse beaucoup sur les femmes, aux discriminations professionnelles subies par les mères"
La prise de parole d'Anne-Cécile Mailfert démontre que même en 2024, "dire les termes" à ce propos demeure une nécessité féministe, et plus encore citoyenne. Nombreuses furent d'ailleurs les internautes à réagir...
"Jamais eu d'enfant et très heureuse dans ma vie", "Je préfère entendre le discours d'une femme qui ne souhaite pas avoir d'enfants et assume pleinement ce choix, plutôt qu'une femme qui, des années plus tard, regrette son enfant et le bousille car elle n'est pas disponible émotionnellement", peut-on lire.
"J'ai 55 ans, je n'ai jamais voulu d'enfant, la maternité ne m'a jamais intéressée et cela n'a jamais posé de problème à mon entourage. Jusqu'à il y a 4-5 ans où la question m'a été posée pour la première fois par une personne qui a " compris " que sans doute je n'avais pas rencontré la bonne personne ou que j'étais stérile forcément... et bien non, c'est un droit de ne pas avoir envie d'enfant. Il n'y a aucune honte là-dedans",
"Bravo! Rien de nouveau, aurait dit Simone de Beauvoir.
Mais c'est bien de le répéter"
A cette Simone, on pourrait raviver le combat d'une autre : Simone Veil. Rappelons-le : c'est le 17 janvier 1975, il y a presque un demi siècle aujourd'hui, que la loi dépénalisant l'IVG était votée. Quelques mois après le fameux discours de la ministre de la santé de Valéry Giscard d'Estain à l'Assemblée nationale. Une autre histoire de choix et surtout : de droit.