Ces travailleur·euses, en majorité des femmes, sont les petites mains qui fabriquent les vêtements de la fast fashion, ceux que vous avez probablement acheté pendant les soldes.
Début janvier, ces ouvriers et ouvrières se sont battu·es pour avoir un salaire minimum dans un pays où l'industrie textile représentent 26 milliards d'euros et 80 % de l'exportation, le Bangladesh.
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues après l'annonce d'une réforme. Alors que le salaire minimum demandé par les syndicats est de 16000 takas, soit 166 euros, le gouvernement, par la voix du ministre du Travail, n'en proposait en novembre que 8000. Soit 83 euros par mois. Le prix de deux pulls chez H&M.
Cette marque qui, depuis l'effondrement du Rana Plaza, s'était engagée à verser ce salaire minimum et qui vient de faire machine-arrière comme le raconte le collectif Ethique sur l'étiquette qui se bat pour alerter sur les conditions de travail de ces ouvrier·ères.
Ces 83 euros correspondent à une augmentation du salaire minimum de 50 %. Mais ça n'est toujours pas assez pour vivre selon les syndicats.
Lors de ces manifestations, une personnes est décédée et des dizaines d'autres ont été blessées. 52 usines au moins ont dû fermer leurs portes à cause de la grève qui aura duré une semaine.
4,5 millions de Bangladais·es travaillent dans le secteur textile. Après ces manifestations monstres, plus de 5000 personnes ont été virées sans ménagement de plusieurs usines. Dont une ayant licencié 1200 personnes d'un coup, gagnant 8000 takas par mois.
Selon des syndicats cités par l'AFP, 7000 personnes se retrouvent sans travail, sans compter ceux et celles ayant peur de simplement retourner au boulot dans la crainte des représailles.
Pour le collectif Éthique sur l'étiquette, le gouvernement bangladais "échoue [...] à répondre à la légitime demande des travailleur.se.s pour un salaire qui permette de vivre dignement, face au refus de la puissante fédération patronale de l'habillement, et au modèle économique inchangé des grands donneurs d'ordre dans le secteur."
Éthique sur l'étiquette "condamne fermement la restriction violente du droit de manifester" et dénonce l'intimidation des syndicalistes.
Le collectif pointe aussi le "silence des marques de mode" qui ne se sont pas "exprimées sur la mise en oeuvre du nouveau salaire minimum, bien en deçà de toutes les revendications des travailleur.se.s, et leur demande pour un salaire vital."
Nous sommes tous et toutes consomm'acteurs et consomm'actrices, faisons parler notre porte-monnaie.