La voix deBillie Eilish s'élève de plus en plus.
Et pas seulement lorsqu'elle bouscule la scène lors du climax de "Happier than ever", meilleure chanson de rupture des années 2020. Non, c'est également en interviews que l'interprète de "Bad Guy" lève le poing. Quitte à envoyer valser les haters en manque d'inspiration. C'est précisément à eux qu'elle s'adresse.
Car son combat reste le même : renverser le "body shaming". Vous savez, cette ensemble de préjugés et de remarques qui visent à complexer les jeunes femmes et les faire culpabiliser. Rapport à leur poids, leur taille, leur apparence. Tout cela pousse la chanteuse à pousser son coup de gueule dans Variety.
"Personne ne dit jamais rien sur le corps des hommes. Si vous êtes musclé, c'est cool. Si ce n'est pas le cas, c'est cool. Si vous êtes mince, c'est cool... Si tu as un corps de daron, c'est cool aussi. Si tu es un peu potelé, tout le monde en est content. Pourquoi ?"
Réponse plus bas...
Billie Eilish dans les pages de Variety poursuit sa tribune salvatrice. Et met les points sur le si :"Pourquoi personne ne dit jamais rien sur le corps des hommes ? Parce que les filles sont gentilles. Elles s'en foutent parce que nous voyons simplement les gens tels qu'ils sont !". Une assertion qui va énerver les sexistes.
C'est contre ceux-là que la chanteuse se dresse. Notamment lorsqu'elle revient sur son évolution sur scène et sur les réseaux sociaux, par rapport à sa propre image. Au début, elle portait des pantalons et des vêtements larges. Jusqu'à assumer une image beaucoup plus glamour : on se rappelle par exemple de son shooting pour "Vogue", grimée en Marilyn, qui avait fait couler tellement d'encre... Billie, en fait, peut être les deux.
"Je n'ai jamais essayé d'empêcher les gens de me sexualiser. Mais longtemps je ne voulais pas que les gens aient accès à mon corps. Je n'étais pas assez forte et suffisamment en sécurité pour le montrer. Si je l'avais montré à ce moment-là, j'aurais été complètement dévastée", témoigne-t-elle.
Comme un écho aux mots prononcés dans une vidéo visionnée trente huit millions de fois, "NOT MY RESPONSABILITY" : "Vous avez des opinions sur mes opinions, ma musique, mes vêtements, mon corps".
"Certaines personnes détestent ce que je porte. D'autres en font l'éloge... Si je porte ce qui est confortable, je ne suis pas une femme". "Si je me débarrasse de ces couches de vêtements, je suis une sal*pe".
A ce titre, la chanteuse dit clairement les termes dans Variety, toujours : "J'ai des gros seins. J'ai des gros seins depuis l'âge de neuf ans, et je suis comme ça. C'est à ça que je ressemble. Parfois vous portez quelque chose qui est vraiment révélateur, et tout le monde dit : 'Oh, mais tu ne voulais pas qu'on te sexualise ?".
Entre les lignes, Billie Eilish tacle ouvertement le body shaming. En 2019, une étude Yougov estimait que 30 % des victimes de "body shaming" justement étaient des femmes et que 85 % des ados auraient déjà subi des moqueries sur leur physique. Les plus touchées ? La tranche des 18-34 ans. Inquiétant.