Comment les diktats de beauté imposés par la société ont-ils évolués à travers les siècles ? Voici la question que s'est posée la réalisatrice de film d'animation Anna Ginsburg. Cette artiste de 28 ans a réalisé un court-métrage intitulé What Is Beauty ? (commandé par la chaîne CNN à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes) de 2 minutes 45 qui retrace l'évolution de la silhouette féminine à travers les siècles.
Entièrement dessiné à la main, le film expose 12,5 croquis par seconde. Chaque séquence montre des corps bleus foncés en mouvement constant, capturant plus de 30 000 ans d'évolution des standards de beauté, des déesses mayas de la fertilité, aux femmes de la Renaissance représentées avec des cuisses épaisses et un ventre creux, en passant par la silhouette sablier de Marilyn Monroe.
Le message qu'Anna Ginsburg souhaite faire passer à travers son film est on ne peut plus clair : les femmes sont soumises depuis la nuit des temps à des standards de beauté imposés par la société. Peu importe, qu'elles soient maigres, rondes, qu'elles aient une forte poitrine ou des petites fesses. La perception du corps idéal change en fonction de l'époque historique mais le principe reste le même : la femme n'est pas libre d'avoir le corps qu'elle souhaite. Y compris aujourd'hui.
"Ma petite soeur souffre d'anorexie extrême. Sa perception de la beauté féminine ultime est survenue quand elle avait 12 ans, c'est-à-dire quand elle a commencé à souffrir. Pourtant, mon autre petite soeur, plus jeune, a des idéaux totalement différents. Elle veut un gros derrière, des seins et une taille inexistante, alors que sa soeur aînée voulait être squelettique.
"Cela m'a donné un nouvel amour et une nouvelle appréciation de ma relation avec mon propre corps, mais cela m'a aussi fait me sentir incroyablement protectrice, surtout envers les jeunes femmes", explique Anna Ginsburg au site Stylist.co.uk.
Avec What is Beauty ?, la jeune artiste célèbre la beauté du corps féminin sous toutes ses formes. Elle-même qualifie son oeuvre "de lettre d'amour au corps féminin". Je ne dis pas 'aimez-vous', parce que je sais que la société rend cela presque impossible en tant que femme. Je préfère dire 'souvenez-vous à quel point la définition de la beauté évolue vite".