Elles sont quatorze et viennent de 10 pays différents. Des artistes, des étudiantes, des réalisatrices, des scientifiques, des navigatrices professionnelles... Leur signe distinctif ? Un petit cercle rouge ou noir autour de l'oeil droit. Ces femmes ne sont pas des pirates mais doivent remplir une mission bien spéciale. Du 8 août au 5 septembre, elles embarqueront à bord du Sea Dragon pour sillonner les mers d'Irlande du Nord, d'Ecosse et d'Angleterre et ramasser les déchets marins. Le voyage est organisé par eXXpedition, une association spécialisée dans les voyages à la voile exclusivement réservée aux femmes.
"Nous connaissons l'impact évident de la pollution plastique et toxique dans des parties plus éloignées de la planète. Mais ce qui est certain c'est que la pollution provient de la terre ferme, y compris d'Angleterre. Plus que je passe de temps en mer, plus je me rends compte que les solutions à mettre en oeuvre se trouvent sur la terre", explique Emily Penn, co-fondatrice d'eXXpedition.
Professeur à l'université de Plymouth (Angleterre) et expert dans l'étude des déchets marins, Richard Thompson salue cette initiative. Pour le scientifique, ce type d'expédition contribue à sensibiliser le grand public à cette cause de la pollution des océans.
"Les gens commencent à réaliser l'ampleur du désastre. Mais il reste encore beaucoup de travail pour comprendre tous les tenants et les aboutissants du problème et identifier les solutions possibles à mettre en oeuvre. Nous sommes actuellement impliqués dans des recherches et des collaborations qui visent à atteindre ces objectifs, et ce voyage scientifique peut certainement contribuer positivement à ce travail", estime-t-il.
L'expédition sera aussi l'occasion de représenter l'implication des femmes dans le domaine des sciences, un secteur qui reste majoritairement représenté par les hommes. Le projet entend également orienter les recherches vers l'impact de la pollution sur la santé des femmes, indique l'association.
Ces femmes sont loin d'en être à leur première expédition. En 2016, elles avaient déjà navigué sur la mer des Caraïbes à la recherche de déchets marins. Les données récoltées sont maintenant utilisées par l'ONU pour aider à réduire les plastiques et la pollution toxique au sein de la zone explorée.