Keira Knightley est à l'affiche de Misbehaviour, un film basé sur une histoire vraie qui traite du mouvement de libération des femmes, de sexisme et de racisme, le tout sur fond du concours de Miss Monde, le tout dans une Angleterre des années soixante-dix. Interviewée par le webzine américain HelloGiggles sur le long-métrage et son engagement féministe, l'actrice britannique aborde un sujet essentiel : les inégalités parentales, et la culpabilisation des mères.
Elle-même maman de deux enfants, elle pointe notamment du doigt la question que l'on réserve aux femmes depuis que celles-ci s'occupent - aussi - de leur carrière : comment concilier votre vie pro et vie perso ? "La culpabilité est absolument constante", dénonce-t-elle. Et interroge : pourquoi ne pas demander la même chose aux hommes ?
"Pourquoi n'engageons-nous pas les hommes dans cette conversation ?", insiste Keira Knightley auprès des journalistes. "Pourquoi n'attendons-nous pas d'un homme qui travaille qu'il s'occupe de ses enfants autant que sa partenaire ? Pourquoi supposons-nous qu'il ne se sente pas coupable de ne pas passer assez de temps avec ses enfants également ?"
Malgré ses racines patriarcales, elle estime que les femmes contribuent encore à une partie du problème lorsqu'elles font l'éloge des pères qui se contentent d'être présents. "Il est très rare de voir un homme dans une garderie, et si c'est le cas, les gens disent : 'Quel père adorable. Regardez-le s'occuper de ses propres enfants'", note-t-elle. "Vous ne diriez jamais ça à une femme."
Elle poursuit : "Nous devons vraiment commencer à demander aux hommes quel est leur rôle dans la garde et l'éducation de leurs enfants, quelle part ils prennent, et attendre d'eux qu'ils assument cette responsabilité". Et plus qu'ils récoltent des compliments à la pelle à la moindre implication, quand on considère que dans le même contexte, la mère ne ferait rien d'exceptionnel.
Keira Knightley s'attaque aussi à d'autres biais sexistes. Notamment celui de la réduction des femmes à leur apparence. Un thème largement abordé dans son nouveau film. Elle revient sur le slogan employé par le "MLF" (Mouvement de libération des femmes) britannique : "We're not beautiful. We're not ugly. We're angry" ("Nous ne sommes pas belles. Nous ne sommes pas laides. Nous sommes en colère", en français).
"Cela signifie que j'ai le droit d'être plus que mon visage. J'ai le droit d'être plus que mon corps ou que cette définition très mince de la beauté. J'ai le droit de ressentir. J'ai le droit de parler", explique-t-elle. "Nous vivons toujours dans un monde où la seule profession où les femmes sont mieux payées que les hommes est celle de mannequin". Et dénonce : "Bien que nous soyons habilitée à dire que notre voix est importante, le monde professionnel nous martèle que notre apparence est toujours plus importante que ce que nous avons à dire."
Sa solution : "Vous devez continuer à parler, à protester, et peut-être même à désobéir afin de sensibiliser le plus grand nombre de personnes possible à la cause et à votre point de vue". A bon entendeur.