Elles étaient une dizaine à manifester leur refus de se déculotter devant le département des Ressources humaines et sociales de Wuhan, dans le centre-est de la Chine. Ces étudiantes, majoritairement en médecine, ont dénoncé le passage obligatoire d’un dépistage gynécologique avant de pouvoir travailler dans la fonction publique. Une mesure qui a été mise en place en 2005 par le ministre de la Sécurité sociale et le ministre de la Santé. Elle vise à détecter les femmes porteuses de maladies sexuellement transmissibles et les cas de tumeurs. Le dépistage gynécologique est indispensable à leur insertion professionnelle puisque l’accès aux examens d’entrée n’est possible qu'en cas de résultats négatifs. Les jeunes femmes doivent également fournir un historique complet de leurs cycles menstruels lors du test médical.
Sur la vidéo postée sur Youku – l’équivalent chinois de YouTube -, les étudiantes portent des couches au-dessus de leurs vêtements sur lesquelles est écrit « Pas d’examens pelviens ! ». Ce n’est que huit ans après la mise en place du dépistage qu’un groupe d’étudiantes ose dénoncer cette mesure. Elles se sont rassemblées le 26 novembre avec un objectif commun : la protection de la liberté et le respect de la vie privé des femmes. La manifestation permettra peut-être de relancer le débat sur la parité en Chine : les hommes ne subissent aucune contrainte médicale pour accéder à la fonction publique.
Élodie Sartoux
Voir la manifestation en vidéo
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