"Je ne veux plus vivre comme ça". En couverture du magazine People, l'ex-mannequin Linda Evangelista s'est confiée sur les ravages de la chirurgie esthétique, thème plus si tabou, de plus en plus évoqué par les stars de l'industrie du spectacle - comme l'actrice Jamie Lee Curtis récemment.
Linda Evangelista, 56 ans, est notamment revenue sur les incidences dramatiques de sa cryothérapie, traitement chirurgical de la graisse par le froid. Dès 2016, la star a fait l'objet d'effets secondaires des plus inquiétants : les zones de son corps concernées par cette opération localisée se sont mises à durcir de façon permanente.
"Je ne peux plus vivre dans la clandestinité et la honte. Je ne peux plus vivre dans cette douleur", a déclaré avec émotion l'ancienne vedette des années 90 à People, bien décidée à libérer la parole.
Aujourd'hui, Linda Evangelista est bien décidée à dénoncer l'envers, loin d'être idyllique, de la chirurgie esthétique. "J'adorais être sur le podium. Maintenant, j'ai peur de croiser quelqu'un que je connais", témoigne-t-elle. La top-model se dit "déformée" voire même "brutalement défigurée" suite à cette douloureuse expérience. La Une de People évoque sans détour un "cauchemar".
Lorsqu'elle a subi ces effets secondaires, Linda Evangelista a d'abord pensé à faire davantage de sport. "J'ai essayé d'y remédier moi-même, pensant que je faisais quelque chose de mal." Puis bientôt, à ne plus manger du tout. En a découlé une souffrance aussi bien physique que psychologique. "Je pensais que je perdais la tête", déplore-t-elle désormais.
En juin 2016, elle décide finalement consulter son médecin. "J'ai laissé tomber mon peignoir devant lui. Je hurlais et je lui ai dit : 'Je n'ai pas mangé, je meurs de faim. Qu'est-ce que je fais de mal ?'". L'ex-mannequin canadienne a, plus précisément, souffert d'une hyperplasie adipeuse paradoxale : un effet secondaire rare, à travers lequel la congélation des graisses "provoque l'épaississement et l'expansion du tissu adipeux affecté".
En tout, Linda Evangelista a subi sept séances de chirurgie entre août 2015 et février 2016. Observant ces effets secondaires, elle a fini par intenter une action en justice contre Zeltiq Aesthetics Inc., réclamant 50 millions de dollars de dommages et intérêts. Le groupe lui a alors proposé une liposuccion sans frais en guise de "réparation". Elle a refusé cette offre, mais a tout de même payé pour une liposuccion du corps entier en juin 2016. Malheureusement, cela n'a pas empêché un retour de son hyperplasie adipeuse paradoxale.
"Ce n'était même pas un peu mieux. Les renflements sont des protrusions. Et elles sont dures. Si je marche sans ceinture dans une robe, j'aurai des frottements au point de presque saigner. Parce que ce n'est pas comme un frottement de graisse molle, c'est un frottement de graisse dure", confie-t-elle.
La voici aujourd'hui contrainte de porter une gaine. "J'ai des irritations au point de presque saigner. Parce que ce n'est pas comme un frottement de graisse molle, c'est comme un frottement de graisse dure. Je ne pas mettre mes bras à plat le long de mon corps. Je ne pense pas que les stylistes voudront m'habiller avec ça qui dépasse de mon corps".
Aujourd'hui, Linda Evangelista prend la parole pour expliquer et (se) libérer. "Je ne pouvais plus vivre avec cette souffrance encore plus longtemps." Et elle exprime ses regrets : "Pourquoi ressentons-nous le besoin de faire ces choses à notre corps ? J'ai toujours su que je vieillirais. Et je sais qu'il y a des choses qu'un corps traverse. Mais je ne pensais pas que je ressemblerais à ça. Je ne me reconnais pas physiquement, mais je ne me reconnais plus non plus en tant que personne. Elle - sous-entendu la mannequin Linda Evangelista - est en quelque sorte partie."
Des confidences courageuses et émouvantes.