L'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), le centre de recherche et de prévision économiques de Sciences Po, a publié cette semaine un rapport signé du sociologue Louis Chauvel et intitulé « Les Raisons de la peur : les classes moyennes sont-elles protégées de la crise ? ». Cette enquête met en valeur le malaise de ces groupes sociaux, d’habitude perçus comme « relativement protégés ».
Pour M. Chauvel, il ne faut pas seulement considérer que les classes moyennes se maintiennent dans leur statut, avec un « affermissement de la protection dont elles jouissent et une ascension économique confirmée », mais aussi prendre en compte le fait qu'elles sont sujettes à une « remontée objective de problèmes sociaux naguère confinés dans les classes populaires ». Les résultats de ce rapport montrent ainsi que les difficultés croissantes des catégories populaires, comme le risque de chômage, remonteraient progressivement au sein des classes moyennes intermédiaires. D'après l’OFCE, leur niveau de vie aurait connu son apogée à la fin des Trente Glorieuses, mais « depuis la fin de cet âge d'or, la stagnation des salaires et des revenus, la réduction des écarts salariaux avec les classes populaires en emploi, le risque inédit de chômage, l'expansion numérique des diplômes située très au-delà des places disponibles dans les professions intermédiaires, le déclassement scolaire qui s'ensuit, etc. ont été autant de dimensions problématiques (...) soulignant l'existence d'un malaise bien réel, » explique l'auteur du rapport.
Alexandra Gil
(Source : lemonde.fr)
Crédit photo : iStockphoto
L’inquiétude des classes moyennes
Jeunes diplômés : difficile de trouver un emploi début 2012
Les 18-25 ans, premières victimes de la pauvreté en France
Chômage : les cadres et les plus qualifiés très touchés
Crise : le chômage touche plus les hommes que les femmes