"Nous devons accompagner toutes les entreprises pour que l'activité reprenne dans des conditions garantissant la santé et la sécurité des salariés". C'est avec force conviction que la ministre du Travail Muriel Pénicaud a annoncé l'imminence du déconfinement et tout ce qu'implique "l'après" au sein du monde de l'entreprise. Sera-t-il si simple de respecter les mesures barrières et les règles sanitaires au taf ? Dans un communiqué officiel du ministère, la ministre envisage justement cette écoute des règles comme "une condition nécessaire" au retour au bureau.
C'est donc tout un protocole national de déconfinement que décrit ledit communiqué. Mais comment assurer la sécurité et la santé des salarié·e·s au sein des entreprises - quelle que soit leur taille et leur situation géographique - alors que la pandémie se poursuit ? Que faut-il mettre en place précisément ? De nombreux éléments de réponse s'énoncent. Et pour éviter les risques d'exposition au virus, il est fondamental de les avoir bien en tête.
Se laver régulièrement les mains à l'eau et au savon ou avec une solution hydro-alcoolique, se les sécher avec un dispositif de papier à usage unique, éviter de se toucher le visage (en particulier le nez et la bouche), utiliser un mouchoir jetable pour se moucher (et le jeter aussitôt), tousser et éternuer dans son coude, ne pas se serrer les mains ou embrasser autrui, respecter une distance physique avec ses collègues d'au moins 1 mètre... Toutes les mesures mises en avant par ce "protocole" national destiné aux entreprises n'étonnent pas : on y retrouve notamment l'énoncé de la fameuse "distanciation sociale", familière désormais.
Mais cela ne suffira pas pour assurer la sécurité au sein du bureau. Le ministère du Travail invite également employeurs et employés à aérer régulièrement et durant quinze minutes les pièces fermées (toutes les 3 heures) et à désinfecter tout aussi régulièrement les objets manipulés et les surfaces. Y compris les sanitaires.
De plus, c'est toute une organisation qui doit être repensée : échelonner les horaires de pause pour éviter les affluences, canaliser l'accès aux lieux communs (comme les distributeurs de boissons ou les machines à café) pour les mêmes raisons, éviter les croisements dans les escaliers, les portes d'entrée et de sortie. C'est d'ailleurs pour cela que seront affichés des plans de circulation afin de "gérer les flux" autant que faire se peut.
Demeure cependant LA question qui brûle toutes les lèvres : masque ou pas masque ? "Si le respect de la distanciation physique d'un mètre entre deux personnes ne peut être garanti, le port d'un masque devient obligatoire. L'employeur peut également décider de généraliser le port collectif du masque "grand public " au sein de l'entreprise", rétorque le ministère du Travail. En gros : il "peut" et non "doit".
L'obligation n'est pas encore à l'ordre du jour. Dans les pages de Ouest France, la juriste en droit du travail Valérie Gilbert abonde : "Le port du masque ne doit être qu'un complément des gestes barrières connus de tous". Quant aux gants, puisqu'ils sont vecteurs de transmission, vous feriez mieux d'éviter d'en porter.
Enfin, quiconque présente des symptômes se doit de rester à la maison et contacter son médecin traitant au plus vite. Si le contrôle systématique de la température des employé·es n'est pas encore à l'ordre du jour au sein des structures, vous êtes fortement invité·e à la prendre si lesdits symptômes se présentent en vous. Distanciation, gestion des flux, nettoyage permanent... De nombreuses mesures à suivre avec minutie donc.
Cependant, précise encore la ministre Muriel Pénicaud, "Le télétravail doit rester la norme pour toutes les activités qui le permettent pour les prochaines semaines". Par-delà le 11 mai donc. Et la présence physique des télétravailleurs et télétravailleuses, lorsqu'elle est nécessaire, se doit de demeurer ponctuelle ou périodique.