Cela fait quelques mois que votre relation bat de l'aile, à tel point que vous avez du mal à vous rappeler ce qui vous plait chez l'autre. Si vous faites le calcul, il y a clairement plus de "mauvais" jours que de "bons" sur les dernières semaines. Chaque discussion se termine en dispute, chaque sujet semble sensible.
Vous êtes au bout et pourtant, vous n'avez aucune envie de rompre. Juste de faire le point, de prendre du recul, d'identifier ce qui coince et d'une bonne fois pour toute, le débloquer pour revenir plus solide. Et si vous faisiez une pause ?
"Faire une pause dans une relation peut être utile pour arrêter et désamorcer les dynamiques relationnelles malsaines", affirme la psychothérapeute Parisa Ghanbari auprès du magazine Bustle. Exactement ce que vous recherchez. Mais voilà, l'idée vous fait aussi flipper. Dans votre tête, "faire une pause" rime avec pré-rupture et conditions floues à la Ross et Rachel. On comprend.
Sauf que pas forcément : à écouter les expert·e·s en la matière (l'amour, donc), cette courte interruption pourrait en réalité vous faire le plus grand bien. A vous et à votre partenaire individuellement, comme conjointement.
"Il n'est pas rare que certains couples tentent de faire une pause juste avant d'atteindre le point de non-retour. Vous ou votre partenaire pouvez suggérer un temps d'arrêt si les sentiments forts que vous éprouvez l'un·e pour l'autre sont constamment éclipsés par des problèmes de communication, de confiance ou de besoins non satisfaits", analyse Weena Cullins, thérapeute familiale et conjugale, dans les colonnes de MindBodyGreen.
Intéressé·e ? Voici la marche à suivre pour en tirer tous les bienfaits.
La première étape est de mettre le sujet sur la table sans filtre. "Les relations étant par nature collaboratives, cela signifie que la décision de faire une pause doit être mutuelle", précise au site la thérapeute Janine Ilsley.
Bien qu'il y a des chances pour qu'un·e partenaire soit plus enclin·e que l'autre à stopper momentanément le cours de la romance, il est essentiel que les deux partis y trouvent leur compte pour que le résultat soit, à terme, positif. Sinon "cela peut conduire à des sentiments de ressentiment et d'aliénation pour [le·la partenaire qui se sent lésé·e]", prévient la psychothérapeute.
Ça peut passer par préciser ce que vous entendez par "pause", exactement. Un besoin d'espace ou de temps pour réévaluer les choses sans que le spectre de la redoutée rupture ne plane au-dessus de vos têtes. Et surtout, par déterminer la façon dont vous voulez que cette parenthèse se déroule : durée, règles à fixer (notamment sur la fidélité), contact autorisé ou non... A vous de délibérer.
"Faire une pause n'est pas un retrait", martèle Janine Ilsley. "C'est une réorientation vers l'intérieur". On le répète : le break a pour but de vous aider à comprendre ce qui ne va pas dans la relation, ce que vous ressentez vraiment et ce que vous voulez faire pour aller de l'avant. Et il y a plusieurs astuces pour y parvenir.
D'abord, il est essentiel d'exprimer vos émotions, par écrit dans un journal, à l'oral auprès de proches ou alors, en consultant un·e professionnel·le.
Ensuite, il est utile que les deux partenaires prennent le temps de se remettre en question chacun·e de leur côté, ajoute en outre Parisa Ghanbari. "Ils peuvent se concentrer sur la clarification de leurs sentiments individuels et de leurs besoins relationnels pour l'avenir, ce qui les aidera à mieux communiquer leurs besoins et leurs sentiments l'un à l'autre lorsqu'ils se retrouveront", explique la spécialiste. "Être capable de communiquer clairement et efficacement leurs besoins les aidera à mieux réparer les conflits."
C'est aussi l'occasion de bosser sur ce qui pêche à deux. Par exemple, s'il y a des problèmes de communication, essayez d'apprendre des techniques d'écoute active.
"L'écoute active vous aide à comprendre le point de vue d'une autre personne et à y répondre avec empathie", développe Very Well Mind. "Cela vous permet également de poser des questions pour vous assurer que vous comprenez ce qui est dit. Et puis, cela valide l'interlocuteur·rice et lui donne envie de parler plus longtemps." De quoi l'encourager à livrer ce qu'iel a sur le coeur, sans que les choses ne s'enveniment à force de les taire ou d'attendre qu'elles soient comprises sans avoir à les formuler (on vous voit).
Enfin, au moment des retrouvailles, une fois que la période de pause est terminée et que vous vous reconnectez à l'autre, assurez-vous d'avoir une conversation ouverte et honnête sur ce que vous avez fait pendant votre temps de séparation, ce que vous avez appris, ce que vous voulez de la relation et de lui ou elle.
Une discussion authentique (on insiste) qui marquera la fin d'un chapitre et le début d'un nouveau, forcément plus épanouissant. Vivement.