"Votre crème solaire va-t-elle préserver les océans ?". C'est là la question épineuse que se pose 60 Millions de consommateurs, le célèbre magazine de l'Institut national de la consommation. Le média a passé en revue plusieurs sprays fétiches de nos étés - soumis à un "Cosméto'score" - en étudiant leurs effets potentiels sur l'environnement, et notamment sur les océans.
Car par-delà leurs effets sur la peau c'est cela qui est régulièrement pointé du doigt quand il s'agit de disséquer ces crèmes solaires étalées sur nos corps : leur impact potentiellement toxique sur l'océan. Cela dépend de la composition des sprays, comme la présence de filtres organiques jugés toxiques pour la biodiversité, tels l'octocrylène et l'avobenzon, mais aussi celle de polymères ou de solvants, tout aussi nocifs.
Or, les deux filtres en question, déplore 60 Millions de consommateurs, figurent encore sur des ambres et autres sprays solaires aussi célèbres que ceux de Nivea, Garnier ou encore La Roche-Posay. Néanmoins, rassure le magazine spécialisé, certaines crèmes s'avèrent plus éco-responsables que d'autres.
Voici le top 3 de 60 Millions de consommateurs : le lait solaire "Waterlover Sun milk" de la marque de cosmétiques Biotherm. Le spray solaire "Photoderm MAX Spray SPF 50+" de Bioderma. Et, toujours sur le podium, le "Lait solaire peau parfaite" des laboratoires d'Yves Rocher. Passés au "Cosméto'score", ces produits s'avèrent plus viables en terme d'incidences sur l'environnement et la biodiversité. Comme l'indique Madame Figaro, Biotherm, en plus de figurer en haut du classement en terme de composition, a également opté pour un packaging limitant l'usage du plastique.
Un bon point donc. Cependant, il faut toujours vérifier avec soin la composition de nos crèmes. Même quand leurs fabricants garantissent noir sur blanc leur dimension "green". Ainsi si une loi promulguée à Hawaï en 2018 interdit la présence néfaste de benzophénone-3 et d'octinoxate, il n'est pas rare d'en trouver dans certains sprays.
"Il y a un vrai vide au niveau de la réglementation européenne des produits cosmétiques : aucune évaluation des risques écotoxicologiques n'est obligatoire. Et il n'existe aucune ligne directrice sur les tests à réaliser pour permettre les allégations de protection des océans", alerte dans les pages de 60 Millions de consommateurs le responsable (anonyme) d'une société dédiée à l'évaluation de ces risques. Un témoignage inquiétant quand l'on sait que chaque année pas moins de 14 000 tonnes de crème solaire seraient versés dans les océans.