Et si on vous disait que deux des plus grands fléaux dont souffre le monde étaient étroitement liés ? D'un côté, l'augmentation inquiétante des mariages forcés dans plusieurs pays d'Afrique et d'Asie du Sud, de l'Ethiopie à l'Inde, de l'autre, le réchauffement climatique, ou "crise climatique" comme on le désigne également.
Rien à voir ? Au contraire. Une étude menée par des chercheurs de l'Ohio State University entre 1990 et 2022 et publiées dans le International Social Work associe frontalement recrudescence des catastrophes naturelles et mariages des jeunes filles de force. En somme, désastre naturel, et désastre humain infligé aux droits fondamentaux des filles et des femmes.
Mais pourquoi ? On vous explique...
Les mariages forcés sont plus que jamais une actualité. Cela fait par exemple plus de deux ans que l'Afghanistan a subi le retour des Talibans. La situation des femmes s'y aggrave de jour en jour et, par-delà la déscolarisation massive, le port du burka exigé, le tutorat, la répression de liberté de déplacement, le mariage forcé fait partie de la funèbre équation des violences vécues par les filles et les femmes.
De manière globale, 12 millions de jeunes filles sont mariées de force chaque année, comme le rappelle franceinfo.
Or dans certains pays et régions où cette pratique est la norme, l'on considère que la dot de la mariée est devenue ni plus ni moins qu'une question de survie, de par la situation climatique désastreuse en zone rurale : inondations fortes, sécheresses, culture des terres impossible, famine...
Ce contexte climatique inciterait plus encore les parents responsables de ces mariages de faire perdurer la "tradition". Plus la vulnérabilité climatique et économique est forte, plus le taux de mariage forcés le serait en retour. C'est glaçant. D'autant plus que cette hausse, développe le magazine Elle, engendre à son tour "d'autres conséquences dramatiques pour les jeunes filles comme les risques accrus de mortalité liés aux grossesses précoces, mais aussi des risques de mutilation génitale, parfois obligatoire avant le mariage".
Lorsque la planète s'écroule, il en est bien souvent de même pour la condition féminine, les libertés et droits qui lui sont associés : elle est généralement la première des victimes. L'an dernier, une étude de l'Université de Cambridge nous apprenait ainsi que le dérèglement climatique fait exploser les violences faites aux femmes et aux minorités de genre.
Observations de l'étude : "Une augmentation de la violence liée au genre a été observée lors de crises et de catastrophes naturelles ou causées par l'homme, en raison de l'instabilité socio-économique, des inégalités structurelles de pouvoir, de l'inaccessibilité des soins de santé, de la pénurie de ressources, des défaillances en matière de sécurité et d'application de la loi, et de l'augmentation du stress (perçu)".
Un bien sinistre constat.