Un nouveau rapport des Nations Unies paru mardi 19 janvier dresse un état des lieux glaçant de la situation des populations capturées et détenues en esclavage par l'État islamique en Irak. De nombreux détails effroyables figurent dans cette synthèse au sujet des traitements infligés par Daech à ces prisonniers dont le nombre s'élève à 3 500 publiée conjointement par l'UNAMI, la mission d'assistance à l'Irak des Nations Unies, et le bureau du Haut-Commissaire aux droits de l'homme aux Nations Unies. Une majorité de ces esclaves sont des femmes et des enfants.
"Même les chiffres obscènes au sujet du nombre de victimes ne reflètent pas tout à fait les souffrances subies par les civils en Irak. Ces chiffres rendent compte de ceux qui sont morts ou ont été torturés, mais un nombre incalculable sont morts car ils n'avaient pas accès à de la nourriture, de l'eau ou des soins médicaux ", a déclaré Zeid Ra'ad Al Hussein, le Haut-Commissionnaire aux droits de l'Homme des Nations Unies.
Le rapport évoque notamment des méthodes barbares employées par l'État islamique pour terroriser ces populations sous sa coupe et imposer sa loi : y sont ainsi évoquées les décapitations en place publique, mais aussi les nombreux morts brûlés vif ou jetés d'un immeuble. Ce rapport est le fruit d'interviews de survivants ou de personnes réfugiées qui ont réussi à fuir l'Etat islamique. Ces témoins ont assisté aux violations des droits de l'homme perpétrées par l'organisation terroriste.
Officiellement, ce sont 18 000 civils qui auraient été assassinés entre le 1er janvier 2014 et le 31 octobre 2015 dans la région. Des chiffres qui seraient malheureusement en réalité largement supérieurs. Plus de 3 millions de personnes ont été déplacées pendant le conflit en Irak.
Le rapport publié par les Nations Unies illustre les raisons pour lesquelles autant de réfugiés syriens et irakiens quittent les territoires sous le contrôle de l'État islamique au péril de leur vie et tentent de se rendre en Europe. "Voilà l'horreur à laquelle ils sont confrontés sur leur terre natale", a déclaré simplement le Haut-Commissaire aux droits de l'homme. La majorité des prisonniers de Daech en Irak sont d'origine yézidie, une minorité religieuse irakienne liée aux Kurdes.