En novembre 2020, Jonathann Daval était condamné à 25 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa compagne Alexia Fouillot, assassinée en octobre 2017. "L'affaire Daval", de la disparition d'Alexia dans la nuit du 27 au 28 octobre 2017 aux conclusions de l'affaire en justice, demeure sur bien des points éloquente quand il est question des féminicides en France : des femmes tuées car elles sont des femmes.
Mais cette condamnation n'a pas clôturé ladite affaire... loin s'en faut.
La preuve ? Aujourd'hui, Jonathann Daval a décidé de porter plainte contre les parents de son ex-épouse. Autrement dit, sa belle famille. Oui oui. Mais pour quel motif ? Il est simple : diffamation. On vous détaille la chose : en vérité, ce sont des propos tenus dans Alexia, notre fille, une série documentaire événement diffusée sur Canal et consacrée à "l'affaire Daval" que l'homme incarcéré met en cause...
Mais encore faut-il connaître la teneur desdits propos.
La voici : le quadragénaire reconnu coupable (qui avait longtemps démenti les faits) épingle des déclarations d'Isabelle Fouillot, la mère d'Alexia, et Stéphanie Gay, sa soeur, abordant dans cette série documentaire une thèse associée à leur fille : selon cette hypothèse, Jonathann Daval aurait empoisonné son ex conjointe afin de provoquer la fausse couche qu'a subie cette dernière...
On ne s'attendait pas forcément à ce que le nouveau chapitre de cette morbide affaire, arbre qui cache la forêt d'un pays rongé par les féminicides, concerne le dépôt de plainte... De Jonathann Daval. Ce dernier est incarcéré à la maison centrale d'Ensisheim, dans le Haut-Rhin. Et dénonce via sa plainte "une volonté de nuire au plaignant, comme si sa condamnation pour meurtre ne suffisait pas".
"Pour l'heure, la famille d'Alexia n'a pas réagi à la plainte déposée par leur ancien beau-fils, mais l'affaire judiciaire pourrait donc connaître un nouveau rebondissement", observent nos confrères de Purepeople, rappelant que la thèse de l'empoisonnement volontaire avait été "mis en avant par les parties civiles au cours du procès d'assises, avant d'être écarté par la Cour"...
En 2024, l'actualité est accablante. L'association Osez le féminisme dénombre 22 féminicides depuis le début de l'année. Récemment encore, un féminicide a pris place... En plein espace public. Un homme a tué son ex-femme d'une balle dans la tête, avant de se suicider, sur le parvis du tribunal de Montpellier. Comme le rappelle France Télévisions, le coupable était un septuagénaire armé d'un revolver 357 magnum. Il a froidement abattu sa conjointe.
En 2018, la journaliste Charlotte Arce rappelait, à raison, dans nos pages : "Présenté par son avocat comme un "accident" et dans les médias comme un énième fait divers, le meurtre d'Alexia Daval est surtout l'illustration même des violences machistes que subissent les femmes. En cela, il doit être présenté comme ce qu'il est vraiment : un féminicide".