34 % ! C’est le pourcentage d’étudiants qui ont dû renoncer à des soins médicaux au cours des 12 derniers mois, dont 29 % pour des raisons financières. En 2008, ils n’étaient que 24 % à devoir faire cet arbitrage. Cette dégradation de la situation des étudiants est mise en lumière par La Mutuelle des Étudiants (LMDE) et la Mutualité Française dans un livre d’enquêtes menées en partenariat par ces mutuelles.
Pire, les étudiants jugeant leur état de santé mauvais ou moyen sont respectivement 53 % et 54 % à avoir fait, en 2011, une croix sur des dépenses de santé. Rien d’étonnant à ce phénomène quand on sait que plus de la moitié des étudiants vivent avec moins de 400 euros par mois.
Autre enseignement de cette vaste enquête : 19 % des étudiants ne sont pas couverts par une complémentaire santé, contre 6 % de l’ensemble de la population. Or, il est prouvé que bénéficier d’une complémentaire santé améliore l’état de santé en facilitant l’accès aux soins, notamment pour consulter un dentiste, un ophtalmologue, un gynécologue ou tout autre spécialiste.
Dans ce contexte, on comprendra que cette catégorie de la population porte un regard plus que négatif sur le système de santé français et de la protection sociale. Ainsi, plus d’un étudiant sur deux ne croit pas que chaque citoyen a la possibilité d’être soigné quelles que soient ses ressources financières.
Un jugement partagé par Étienne Caniard, président de la Mutualité Française. « La génération des baby-boomers a vécu à crédit, estime-t-il. Si rien n’est fait, les jeunes devront régler pour leurs aînés des charges considérables liées à la santé, sans peut-être avoir droit eux-mêmes aux garanties dont bénéficiaient leurs parents. » Et d’ajouter : « ils ont des raisons objectives d’êtres inquiets ».
Outre le rapport des étudiants à leur santé, l’ouvrage intitulé « Santé et conditions de vie des étudiants » tord le cou à nombre d’idées reçues. Ainsi, ces jeunes adultes ne se nourrissent pas exclusivement de hamburgers, frites et pizzas. Au contraire, 63 % d’entre eux disent avoir une alimentation équilibrée grâce au restaurant universitaire dans lequel ils sont 52 % à se sustenter.
L’idée d’une jeunesse massivement alcoolisée aurait, elle aussi, été monté de toutes pièces. « La consommation est un fait social chez les étudiants comme dans le reste de la population », affirme d’ailleurs Gabriel Szeftel, président de la LMDE. 71% des étudiants ne boivent qu’une fois par semaine ou moins, et 15% plusieurs fois par semaine.
Enfin, loin d’être frivole, la jeunesse serait plutôt inquiète pour son avenir. Pour preuve, 63 % des étudiants déclarent que la société actuelle ne permet pas aux jeunes de réussir dans la vie et 12% ont eu recours à des anxiolytiques, psychotropes ou antidépresseurs au cours des 12 derniers mois.
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