Un anniversaire et un relooking. A l'occasion des 30 ans de Disneyland Paris, Minnie Mouse enfilera bientôt un pantalon. Et pas n'importe lequel : un smoking bleu et noir pour changer de son ancien accoutrement rouge et blanc, imaginé par la créatrice britannique Stella McCartney.
"Ce que j'aime chez Minnie, c'est le fait qu'elle incarne le bonheur, l'expression de soi, l'authenticité et qu'elle inspire les gens de tous âges à travers le monde", s'enthousiasme-t-elle dans un communiqué de presse. "Je voulais qu'[elle] porte son tout premier tailleur-pantalon à Disneyland Paris, j'ai donc conçu l'un de mes costumes emblématiques – un smoking bleu – en utilisant des tissus issus de sources responsables."
La styliste décrit par ailleurs le sens au-delà de l'apparence : "Cette nouvelle version de sa signature à pois fait de Minnie Mouse un symbole de progrès pour une nouvelle génération", déclare-t-elle. Côté détails, les noeuds et les pois restent, les froufrous partent. Ou en tout cas, temporairement, puisque la mascotte le revêtira seulement en mars 2022 - "en l'honneur du mois de l'Histoire des femmes", précise Stella McCartney - et retrouvera son habit emblématique début avril.
Une annonce en ligne avec les mesures prises par les Studios Disney pour accroître la diversité à l'écran. Le choix de l'actrice latina Rachel Zegler pour incarner Blanche-Neige, des comédiennes afro-américaines Yara Shahidi dans le rôle de la Fée Clochette et Halle Bailey pour interpréter Ariel dans le live-action de La Petite Sirène en sont quelques exemples parlants. Et qui ont le don de faire bondir le clan conservateur, des deux côtés de l'Atlantique.
Sur le Twitter français, le hashtag #RendezNousMinnieMouse rassemble les colériques qui dénoncent un nouvel affront de la "culture woke", implorant qu'on leur ramène une "Minnie sexy", relève Madmoizelle. Aux Etats-Unis, ce changement "détruirait notre tissu sociétal", s'émeut une présentatrice sur - surprise - Fox News. Preuve que, d'un bord comme de l'autre, le public analyse la décision de Disney comme un acte qui dépasse le vêtement.
A espérer, toutefois, que ces progrès réels entrepris par la société américaine ne se cantonnent pas à un pantalon, mais s'inscrivent durablement dans les projets du géant du cinéma - devant, comme derrière la caméra.