Le bras de fer continue entre le nouveau président égyptien Mohamed Morsi, et la Haute cour constitutionnelle (HCC). Celle-ci vient de décider de suspendre l’application du décret du président islamiste qui voulait rétablir la chambre basse du Parlement dans ses fonctions. En effet, dimanche, Mohamed Morsi envoyait un signal fort en décidant de redonner ses pouvoirs à l’Assemblée à majorité islamiste, alors que celui-ci lui avait été « confisqué » au profit de l’armée sur une décision de la HCC le 14 juin dernier. La plus haute instance juridique du pays, dont la plupart des magistrats ont été nommés sous Hosni Moubarak, avait alors été accusée d’organiser le coup d’état de l’armée au pouvoir depuis la chute du dictateur.
Suite au décret du président ce weekend, l’Assemblée du peuple s’est réunie mercredi matin au nez et à la barbe du Conseil supérieur des forces armées (CSFA). Elue lors des élections législatives de l’hiver dernier, l’Assemblée doit travailler à la rédaction de la nouvelle constitution ; une fois celle-ci promulguée, de nouvelles élections doivent être organisées dans les 60 jours. Si M. Morsi a confirmé ce calendrier, rien n’indique qu’il sera maintenu.
Il semble en effet que la crise politico-judiciaire entre dans une impasse en Egypte. Entre l’armée qui veut garder la main mise sur les institutions, les Frères musulmans qui entendent gouverner et légiférer, forts de leurs deux victoires électorales consécutives, les militants pour la démocratie, les révolutionnaires de la place Tahrir désespèrent de voir venir un régime qui rassemble leurs aspirations, la démocratie.
Source : le figaro.fr
Crédit photo : AFP/Des Egyptiens manifestent contre la décision du nouveau président Mohamed Morsi de rétablir le Parlement, au Caire, le 9 juillet 2012
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