Mervat Tallaoui, la présidente du Conseil national de la femme, élue en février 2012, en charge de la promotion et de la défense des droits des femmes en Égypte, a accusé jeudi le parti des Frères musulmans de vouloir s’en prendre aux acquis sociaux des femmes.
Elle reproche au Parti de la liberté et de la justice, organe politique des Frères musulmans majoritaires au Parlement, d’essayer de « priver les femmes des acquis qu’elles ont obtenus ». Elle se bat pour contrecarrer la volonté du parti d’abroger certaines lois comme celle qui permet à une femme de divorcer, à la condition de rendre à son mari les biens et l’argent qu’elle a reçus de lui.
De leur côté, les Frères musulmans qualifient le Conseil national de la femme « d’arme de l’ancien régime pour briser les familles », dans un communiqué publié sur leur site.
L’institution ne fait pas l’unanimité en Égypte en raison de ses liens avec l’ancien régime d’Hosni Moubarak. Fondée par décret présidentiel en 2000, elle était dirigée, jusqu’en 2011, par la femme de l’ancien président, Suzanne Moubarak. « Si vous voulez une Égypte moderne, vous devez mettre en avant une législation moderne, qui donne du pouvoir aux femmes », avertit Mervat Tallaoui. Elle se prononce en faveur d’une modification de la loi électorale pour promouvoir la présence des femmes au Parlement.
En avril dernier, Mervat Tallaoui s’était déjà opposée à l’adoption par le Parlement d’un projet de loi controversé qui prévoyait de baisser à 14 ans l’âge légal du mariage pour les jeunes filles.
Viviane Clermont
(Source : Reuters)
Crédit photo : AFP/Archives
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