Non, les tatouages ne sont pas seulement là pour faire joli, ils peuvent également être très personnels ou encore envoyer un message fort. Preuve en est avec le message que l'Américaine Bekah Miles a choisi de faire retranscrire à l'encre indélébile dans le haut de sa cuisse. Diagnostiquée dépressive il y a de cela un an, la jeune étudiante originaire de l'Oregon a opté pour un tatouage qui traduirait son mal-être tout en montrant à quel point la dépression est une maladie tabou que l'on cache. Ainsi, lorsqu'une personne lambda regarde la cuisse de Bekah, il lira la phrase "I'm Fine" (Je vais bien), tandis que de sa perspective à elle, c'est la phrase "Save Me" (Sauvez-moi) qui s'affiche.
Il y a quelques jours, la jeune femme de 20 ans a partagé la photographie de son tatouage accompagné d'un message aussi touchant qu'inspirant :
"Je suis prête à parler de ma maladie mentale. Il y a un an, on m'a diagnostiqué une dépression. Et pour être honnête, j'ai longtemps pensé que c'était un problème, puis ça a empiré. Alors aujourd'hui, je me suis fait faire ce tatouage. (...) Pour moi, il montre que les autres ont l'impression de voir cette personne qui va très bien, mais qui ne l'est pas du tout en réalité. Il me rappelle que les personnes qui ont l'air heureuses sont peut-être en train de se livrer une bataille avec elles-mêmes".
Dans son message, Bekah Miles explique que ce tatouage n'est pas complètement personnel, il est aussi un moyen d'ouvrir le dialogue sur la dépression :
"C'est très difficile pour moi de parler de ça parce que je me sens vulnérable... Mais il faut qu'on en parle. Les maladies mentales sont un sujet sérieux mais tellement honteux pour notre société. Nous prenons notre santé physique très au sérieux mais nous pensons à peine à notre état mental. (...) C'est quelque chose de tellement compliqué, pourquoi personne ne veut en parler ? Voilà pourquoi je me suis fait tatouer. Parce que les tatouages sont un bon moyen d'ouvrir une conversation. Cela me permet de parler de mes propres luttes intérieures mais aussi de faire prendre conscience aux autres de ce qui se passe".
En partageant son message sur Facebook, l'étudiante a reçu un soutien énorme. Plus de 300 000 personnes ont "aimé" ça tandis que le post en lui-même a été partagé près de 400 000 fois. A l'instar de cette jeune Américaine qui s'était fait tatouer sur le bras le nom de sa maladie pour éduquer les gens, Bekah Miles a donc réussi son pari : son post est devenu viral et elle a réussi à faire parler de la dépression, un sujet il est vrai encore considéré comme très tabou.
Aux Etats-Unis, le CDC (Centre pour le contrôle et la prévention des maladies) estime que 7,6% des Américains souffrent de dépression. Mais face aux stigmas liés à cette maladie, seule la moitié des personnes touchées rechercheraient une aide médicale. De ce côté-ci de l'Atlantique, en moyenne 3 millions de Français seraient dépressifs (7,8% de la population). Enfin, alors que 121 millions de personnes vivraient avec ce trouble psychique, l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) prévoit que la dépression sera devenue la 2e cause d'invalidité à travers le monde après les troubles cardiovasculaires d'ici 2020.