Astique et tais-toi. C'est en substance ce que l'on apprenait aux femmes qui assistaient aux cours dispensés dans la "classe de moralité" de la ville chinoise de Fushun, au nord-est de pays. Dans cette classe 100% féminine, le ménage comptait comme principale discipline enseignée. On y apprenait aussi aux élèves à se taire et à occupe de manière générale un rôle passif dans la société.
Cette "classe de moralité" serait certainement encore ouverte aujourd'hui si une vidéo d'un cours n'avait fuité sur Internet. On y voyait notamment une instructrice expliquant aux étudiantes que "les femmes devraient moins parler, faire plus de tâches ménagères et la fermer."
"Les femmes ne devraient pas s'efforcer de monter dans l'échelle sociale mais rester toujours à l'échelon le plus bas", poursuivait-elle.
"Si vous commandez à manger au lieu de faire la cuisine vous-même, vous désobéissez aux règles qui concernent les femmes", affirmait ensuite un enseignant dans la même vidéo.
Apparue ce dimanche 3 décembre sur Sina Weibo, l'équivalent chinois de Twitter, la vidéo a aussi été largement partagée et a suscité plus de 5 000 commentaires d'internautes outrés. "C'est de l'esclavage féminin, pas de la moralité féminine", s'est notamment indigné un internaute.
Pourtant, cette classe de moralité ne date pas d'hier. Ouverte en 2011 par une école de l'Association de recherche sur la culture traditionnelle de Fushun, elle proposait des cours de culture traditionnelle chinoise aux adolescents et recrutait des étudiants à travers tout le pays. D'autres classes similaires ont même fait leur apparition à Wenzhou, Zengzhou et Sanya. Selon L'Express, qui relaie l'information de l'AFP, ces classes puisent allègrement dans l'enseignement du philosophe Confucius afin de propager des valeurs d'obéissance et de conservatisme.
Face au tollé suscité par la vidéo, la réaction des autorités de la province chinoise du Liaoning, où se situe la ville de Fushun, ne s'est pas faite attendre. Dès dimanche, la "classe de moralité" a été fermée. Les autorités éducatives de la ville de Fushun ont indiqué que la classe "avait eu certains problèmes avec des morales sociales" et ont confirmé qu'elle avait été ouverte sans autorisation.