10,1% d’enfants pauvres en France, alors qu’elle est le pays qui dépense le plus d’argent public (3,7% de son PIB contre 2,2% en moyenne) pour lutter contre ces inégalités : le constat est alarmant. Le rapport de l’Unicef qui vient de paraître, « Mesurer la pauvreté des enfants », fait état de la situation des enfants dans 35 pays riches, dont l’Australie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, le Japon, les États-Unis et trente autres situés en Europe. Il s’appuie sur des chiffres de 2009 et ne prend donc pas en compte les effets de la crise économique, qui a du creuser encore plus les écarts.
Le rapport présente deux indicateurs distincts : la « pauvreté relative », qui s’appuie sur les revenus de la famille où vit l’enfant, et le « taux de privation ». Selon le premier indicateur, un enfant est considéré comme « pauvre » s’il vit dans un ménage dont le revenu est inférieur à 50% du revenu médian, qui était de 28 740 euros annuels en 2009 selon l’INSEE (ce qui fait 1 197 euros mensuels par ménage). Le second indicateur se base sur des variables indispensables telles que trois repas par jour, viande, fruits et légumes chaque jour, endroit calme pour faire les devoirs, livres appropriés au niveau de connaissance, connexion internet, chaussures, etc… Si un enfant n’a pas accès à au moins deux de ces critères, il est considéré comme « pauvre ».
Selon l’indicateur « pauvreté relative », la France se classe 14e avec 8,8% d’enfants pauvres, loin derrière les pays nordiques en tête, mais devant le Royaume-Uni, le Canada ou les États-Unis. En revanche, selon les variables essentielles, elle constitue avec l’Italie le groupe de pays les plus riches ayant un indice supérieur à 10% (13,3% pour l’Italie). Des résultats qui devraient interpeller l’opinion publique, mais également le nouveau gouvernement, selon Fabienne Quiriau, présidente de la Commission Enfance de l’UNICEF France : « Depuis 2008, les intérêts des enfants ne font pas partie des grandes priorités des agendas politiques. C’est extrêmement préoccupant, car à moyen et à long terme, ne pas mettre en place des politiques efficaces pour protéger les enfants de la pauvreté est extrêmement coûteux pour la société ».
Selon d’autres études, 600 000 enfants seraient mal-logés en France, et 20 000 seraient à la rue, ce qui vient s’ajouter aux conclusions du rapport qui fait état d’une plus forte proportion d’enfants pauvres que d’adultes pauvres.
Laure Gamaury
Lire le rapport complet
(Source : leparisien.fr)
Crédit photo : iStockphoto
Terrafemina soutient le Manifeste 2012 de l'UNICEF
L'Unicef a besoin d'1,28 milliard de dollars
Le nombre de personnes sous le seuil de pauvreté augmente chaque jour