Les femmes qui s'opposent à l'avant-projet de la Cour suprême visant à annuler l'arrêt Roe v. Wade, loi historique qui garantit jusqu'à aujourd'hui le droit à l'avortement, ne seraient autre que "des millénials mal-aimées" et "tristes" s'adonnant à des "dîners réchauffés au micro-ondes en compagnie de leurs chats".
Tout du moins, c'est ce que suppose l'espace d'un tweet sarcastique le député à la Chambre des représentants Matt Gaetz. Comme le rapporte Courrier International, les conservateurs réagissent désormais aux manifestations féministes suscitées par la grave menace qui pèse sur le droit à l'IVG en ressortant le vieux stéréotype de la "femme à chats".
Une image dépassée et sexiste.
Le candidat du Parti républicain au poste de sénateur de l'Ohio J. D. Vance aurait également fustigé par le passé les luttes des "femmes à chats sans enfants, malheureuses dans leur vie à cause des choix qu'elles ont faits". Une formulation bien utile pour esquiver les vrais enjeux, sous couvert d'un sexisme facile qui vise à décrédibiliser les femmes - célibataires notamment.
Pourtant, les femmes à chats ou plutôt les "folles à chats" (autre désignation régulièrement employée)... n'existent pas. C'est ce qu'a prouvé (comme s'il fallait le démontrer scientifiquement) une étude de la revue britannique Royal Society Open Science, datée de 2019, prenant appui sur les témoignages d'une cinquantaine de propriétaires, et démontrant que "les propriétaires de félins ne souffrent pas plus que les autres de symptômes auto-déclarés de dépression et d'anxiété". Les femmes célibataires qui aiment leurs chats ne sont pas malheureuses, merci pour elles.
Ce cliché traduit surtout une peur de l'indépendance quand celle-ci se décline au féminin - loin du modèle du couple le plus souvent, mais également loin de celui du cliché de la mère. Des valeurs tout sauf "american way of life" donc, qui n'entrent pas vraiment en cohésion avec le conservatisme des Républicains. D'où l'aversion.