Sébastien Brun, fleuriste grenoblois prospère et ambitieux et jeune papa d'un bébé âgé de 8 mois au moment de sa disparition, était en ménage depuis 4 ans avec Denize Soares. Lors de son procès, les psychiatres et les psychologues ont décrit l'enfance douloureuse de cette veuve noire, comme le relatait Libération au moment du procès : « Un père "coureur de jupons", géniteur d’une quinzaine de demi-frères et sœurs adultérins dans le village. Une mère sans cesse humiliée. Un placement à 9 ans dans une famille aisée où elle doit faire "la bonne". Un "échange d’enfant" à l’adolescence où on envoie Denize chez sa tante, tandis que sa mère s’occupe d’un neveu… L’accusée, disent les experts, vit dans "l’angoisse permanente de l’abandon". Pour y échapper, elle a recours "au mensonge et à la séduction" ».
De mensonges, Soares, 43 ans, usera à maintes reprises pour tenter de se disculper de la disparition de Sébastien Brun, dont elle est manifestement à l'origine. Retour sur les faits : en 2004, le couple s'envole pour des vacances au Brésil. Elle revient seule trois semaines plus tard, et réussit à convaincre ses beaux-parents que Sébastien a eu un coup de foudre pour le pays. Pour expliquer l'absence de nouvelles de la part de leur fils, elle donne des explications étranges : il avait des ennuis en France, était racketté, avait le sida et se livrait à du trafic d'armes… Avant « d'avouer » qu'il l'avait finalement tout simplement quittée. Pour appuyer ses dires, elle a même porté plainte contre lui pour abandon de famille.
Lorsque, quelques mois plus tard, les parents désemparés de Sébastien Brun décident de traverser l'Atlantique, ils découvrent que personne n'a vu leur fils depuis 8 mois. La police découvre alors des mouvements suspects sur le compte bancaire du disparu : Denize s'est manifestement servie et a signé de fausses procurations pour solder des contrats d'assurance-vie. Si la police a bien failli croire cette jeune mère, elle ne tarde pas à découvrir les talents de manipulatrice de la Brésilienne.
Quatre ans après sa disparition, le corps de Sébastien Brun est découvert dans une carrière de sable du village natal de celle que l'on surnomme la « veuve noire ». L'autopsie révélera des traces de cyanure dans son organisme.
Fin octobre 2012, lorsque le verdict de la cours d'Assises de l'Isère est tombé, l'avocat de Soaresa dans un premier temps annoncé son intention de faire appel, estimant que sa cliente avait été condamnée sans preuves. Finalement, Denize Soares y a renoncé.