Média de la "révolution culturelle inclusive", magazine indé hérité des mouvements punk, publication artistique et militante... Bien des qualificatifs punchy conviennent pour définir Censored, le magazine féministe qui explore la culture, et puise dans l'une de ses formes d'expression les plus matricielles - le fanzine.
En ce moi de juin, Censored annonce la création d'une formule culturelle : "Censored All Inclusive". Une campagne de crowdfunding Kiss Kiss Bank Bank vient d'être lancée pour soutenir le nouveau tournant du magazine, qui évolue en édition semestrielle "unique et thématique". Au menu, 200 pages de culture, de photographies, de plumes aiguisées et de questions sociétales.
"Dans un monde où les femmes et communautés lgbtqia+ sont encore invisibilisées, Censored veut laisser une trace et inspirer de nouveaux imaginaires inclusifs pour créer une archive vivante", développe encore la campagne de financement participatif. Une ambition qui donne envie de brandir le poing.
Censored a été créé il y a deux ans par deux soeurs, Apolline (qui s'occupe davantage de la dimension graphique) et Clémentine, journaliste. Graphistes, journalistes et photographes indépendantes constituent le reste de la team. Se définissant comme un objet précieux, ce fanzine concilie "liberté éditoriale" et "expérimentations graphiques". Le mot d'ordre ? "Aucun numéro ne se ressemble". De quoi rendre chacun d'entre eux exceptionnel, donc.
Prévu pour septembre, le prochain numéro sera dédié au large thème de la transmission. Transmission de paroles, de combats, mais aussi de création entre les générations. L'occasion de célébrer une "mémoire collective" des luttes et, surtout, de se projeter vers l'avenir - forcément révolutionnaire.
Suivant votre contribution au crowdfunding, vous recevrez stickers et magazines, mais aussi - si vous optez pour la formule "Censored All Inclusive" d'un an - objets d'art, invitations à des événements culturels divers, produits dérivés...
Membre du collectif de journalistes indépendantes Les Journalopes, Laurène Daycard voit en Censored l'une des fières héritières de Le torchon brûle, le plus fameux fanzine féministe de la France des années 70. Une comparaison qui force le respect. Aux côtés de revues comme La déferlante (dont l'excellent second numéro est d'ores et déjà disponible en vente), le mag culturel espère bien renforcer les rangs d'une presse papier engagée et indé encore trop timide à l'heure des médias digitaux.