Ambre pour un garçon ? Pourquoi pas, d'autant que ce prénom est mixte. Tout comme Alix, Zoé ou Anne. Si cela vous étonne, c'est que leur usage mixte est rare. Le prénom Ambre a déjà été donné à 32 garçons depuis une centaine d'années.
Mais cela n'est pas de l'avis de l'officier d'état civil de Lorient (Morbihan) qui a "eu un doute" comme l'indique Nadyne Duriez, adjointe au maire de la ville à l'AFP. Une petite Liam est née en novembre 2017 dans cette ville. Plus tard, en janvier, un petit Ambre a vu le jour. Et l'officier d'état civil a tiqué.
Il a eu peur que ce prénom "porte atteinte à l'intérêt de l'enfant" et en a parlé à sa responsable de service qui s'en est ouverte à sa supérieure, qui en a elle-même parlé à Nadyne Duriez, adjointe en charge de l'administration générale dans cette mairie socialiste.
Ouest-France précise que dans le cas de la petite Liam, le 26 octobre, le juge avait autorisé les parents à prénommer leur fille ainsi. Il avait expliqué sa décision en indiquant que Liam était le "diminutif de William", mais seulement dans le "monde anglo-saxon" et que "ce n'était pas le cas en France où plusieurs dizaines de Françaises le portent aujourd'hui ". Dans le cas du petit Ambre, la justice a rendu une décision favorable en juillet dernier.
Deux décisions qui ont déjà donné raison aux parents. Mais la procureure de Lorient a cependant fait appel. Elle estime que les prénoms Ambre et Liam peuvent générer une "confusion de genre chez les enfants".
Dans sa saisie de la cour d'appel, la procureure de la République de Lorient Laureline Peyrefitte a déclaré : "Le tribunal en première instance était composé d'un magistrat. Ils seront trois à la cour d'appel à se pencher sur cette question de fait, à savoir : 'Liam et Ambre sont-ils des prénoms mixtes?'".
Elle demandera également : "S'ils ne sont pas mixtes, les leur donner est-il contraire à l'intérêt de ces enfants?" Elle précise sa décision en expliquant que sa "position n'est ni militante, ni dogmatique. J'ai fait mes recherches, observé que ce n'était pas des prénoms mixtes. Ils m'apparaissaient donc contraire à l'intérêt de l'enfant"
Au vue de l'extrême richesse des prénoms possibles en France aujourd'hui, cette décision est étonnante.
C'est la cour d'appel de Rennes qui devra prendre une décision, qui n'est pas attendue avant plusieurs mois.