Le ministre de l’Intérieur l’a annoncé dans un entretien au journal Le Monde : dans le cadre de la politique migratoire du gouvernement Ayrault, les régularisations ne dépasseront pas le cap des 30 000 cas par an déjà réalisé sous l’ère Sarkozy. « La situation économique et sociale ne le permet pas. C'est ma responsabilité de ministre de l'Intérieur de le dire. Je l'assume », s’est-il justifié.
Attendu au tournant, sur le sujet sensible de l’immigration, par l’opposition, l’extrême droite, aussi bien que par les associations et organisations de défense des immigrés, Manuel Valls a dévoilé les contours d’une circulaire qu’il s’apprête à publier et dont la ligne directrice semble être le cas par cas. « Les régularisations doivent se faire en s'appuyant sur des critères précis, objectifs, compréhensibles, à la fois par ceux qui sont dans cette situation, ceux qui pourraient venir sur notre sol national, et nos compatriotes », explique le ministre dans les colonnes du quotidien. « Une circulaire pour préciser les critères » de régularisation « est donc en préparation », poursuit-il, ajoutant que « les critères sont les années de présence en France, la situation par rapport au travail, les attaches familiales, la scolarisation des enfants ».
Manuel Valls envisage notamment la création d’un titre de séjour de trois ans qui aurait pour vocation de « stabiliser ceux qui vivent et travaillent de manière régulière sur le sol national », leur évitant ainsi « les files d'attente devant les préfectures pour renouveler leurs papiers pendant des heures, la nuit, ou dans le froid ». Aujourd’hui, il n’existe en France qu’une carte de séjour temporaire d’une durée d’un an, renouvelable, et une carte de résident de 10 ans.
Le ministre de l’Intérieur promet par ailleurs de mettre fin à la rétention des familles, sans plus de précision toutefois. En effet, en juin dernier, le Défenseur des droits, Dominique Baudis, avait plaidé pour la fin du placement d'enfants d'immigrés dans les centres de rétention, une promesse de François Hollande pendant la campagne présidentielle. Et pour cause, la France a déjà fait l'objet d'une condamnation de la Cour européenne des droits de l'Homme à ce sujet, le 19 janvier dernier.
Crédit photo : AFP/Archives
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