Sofia Essaïdi : Au début, cela n’a pas été facile de me replonger dans la peau d’Aïcha. Entre le premier et le deuxième épisode, j’ai fait le spectacle Cléopâtre. Et cette expérience a été un vrai raz-de-marée pour moi. J’ai dû devenir ce personnage, et je vous assure que j’avais acquis des réflexes et des habitudes de Reine (rires…). J’ai repris le tournage d’Aïcha sans vraiment me reposer et il m’a fallu quelques jours pour me réapproprier le rôle. Vous imaginez bien que le personnage d’Aïcha est complètement à l’opposé de celui de Cléopâtre. Mais tout m’est revenu naturellement, je me suis projetée pour voir où elle pouvait en être à ce moment-là, le chemin qu’elle avait parcouru, comment elle devait gérer tous ces nouveaux défis. Les paroles de Yamina Benguigui, la réalisatrice, m’ont aidée à reprendre confiance en moi.
S.E. : C’était extraordinaire ! J’ai eu l’impression de retrouver ma famille. Je jouais quatre à cinq scènes par jour et la force de Yamina, c’est qu’elle nous laissait libre dans l’interprétation du texte. J’apprécie beaucoup cette méthode car on peut s’approprier le contenu d’une scène et au final on est souvent bien loin du texte initial. Cela demande beaucoup de travail, il nous arrive de refaire vingt-cinq fois la même scène, c’est très difficile parfois de rejouer la même chose mais en même temps, ce sont nous les comédiens qui faisons évoluer le scénario. C’est vraiment formidable. J’étais très heureuse de retrouver Shemss (Nedjma, sa cousine). Mon autre coup de cœur c’est Hamidou (monsieur Bouamazza, son père), c’est quelqu’un pour qui j’ai un immense respect et beaucoup d’admiration. Le fait que ce soit le seul homme lui donne une aura, un pouvoir qui dépasse le film.
S.E. : La banlieue est un endroit où on peut rapidement perdre espoir. Si je réussis avec cette fiction à donner du courage aux jeunes, j’en suis vraiment très heureuse. Aïcha prend sa vie en main et se donne les moyens de réussir, j’espère que c’est un message d’espoir pour les gens.
S.E. : Je suis Aïcha. Elle est comme moi : optimiste, fonceuse, elle essaie d’aller au bout des choses. Cette dimension était importante pour moi, le fait de se dire qu’avec la volonté on peut y arriver. Je voulais aussi qu’elle ait ce côté honnête et juste.
S.E. : J’ai toujours eu envie d’être comédienne. Avec Aïcha, j’ai pu me convaincre que c’était possible et j’ai acquis un début de crédibilité dans ce monde. J’espère que ce rôle me fera connaître auprès des réalisateurs et je suis contente que les gens me découvrent en tant que comédienne. Après j’aime me diversifier, j’adore travailler, ne pas arrêter de faire des choses nouvelles. Savoir que j’ai la possibilité d’aller dans ces trois univers est une chance que je ne veux pas laisser passer. J’estime que si j’arrête l’un des trois, je suis incomplète. C’est l’alliance qui me donne mon équilibre.
S.E. : J’ai adoré tourner ce troisième volet. Je veux garder le suspense mais ce que je peux vous dire c’est que dans cet épisode tous les habitants de la tour où vit Aïcha se mobilisent pour résoudre un problème.
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« Aïcha, Job à tout prix », bientôt sur France 2
A la rencontre de Yamina Benguigui et Sofia Essaïdi
Aïcha, Yamina et les autres à l'Amadeus Song
Colloque « Décolonisons les imaginaires », par Yamina Benguigui