Les faits présumés datent de 2013. A l'époque, la plaignante, qui a travaillé "pendant plusieurs années" avec le journaliste sur la matinale de BFM TV-RMC, est âgée de 25 ans. Lui, de 64 ans.
Cet été-là, elle a accepté, sur invitation du patron de la chaine Alain Weill, un déplacement professionnel en Corse auquel participe également Jean-Jacques Bourdin. Sa présence l'a fait longuement hésiter. "[Leurs] relations étaient extrêmement tendues", décrit Le Parisien dans un récit dont les propos ont été confirmés par l'avocate de la victime supposées, Me Laure Heinich. "Elle a même été écartée de l'équipe de Bourdin pour un autre poste en raison des conflits professionnels permanents entre eux". Sa condition pour participer : être accompagnée de son frère.
Un matin, alors qu'elle se baignait dans la piscine de l'hôtel, le journaliste l'aurait rejointe. La situation était "gênante", se souvient-elle. Puis, tout bascule. Il l'aurait "saisie par le cou et tenté de l'embrasser à plusieurs reprises", d'après les déclarations de la jeune femme aux policiers du commissariat du 16e arrondissement.
N'ayant pas pied, elle se serait débattue, aurait tourné la tête pour échapper à ses baisers avant de finalement réussir à sortir de la piscine. Scène glaçante que le journaliste aurait conclu d'un "J'obtiens toujours ce que je veux."
Une agression présumée suivie de "plusieurs mois des mails et des SMS insistants".
Si elle choisit de parler aujourd'hui, c'est parce qu'elle explique ne plus avoir peur. "Je ne suis plus une jeune journaliste effrayée de perdre mon poste et je sais que je n'avais pas à subir ce que j'ai subi".
Dimanche 16 janvier, le groupe Altice Media, qui possède RMC et BFM TV, a annoncé l'ouverture d'une enquête interne. "Nous nous sommes entretenus avec Jean-Jacques Bourdin, qui a vigoureusement contesté les faits dénoncés", précise un communiqué. "Dans un souci de transparence, Altice Media fait diligenter une enquête interne pour s'assurer qu'aucun fait de ce type n'a été porté à la connaissance des manageurs ou collègues des intéressés (plaignante et mis en cause)".
Et d'assurer suivre "avec la plus grande attention les éventuels développements de cette affaire" et prendre "toutes les mesures qui pourraient s'imposer en fonction de son évolution".