Les faits auraient été commis entre 2012 et 2016, et déjà en partie dénoncés en 2018 dans Libération, et en 2019 sur France 3. Lors d'un déplacement à Rome, par exemple, la plaignante et ex-collaboratrice de Jean-Vincent Placé, alors secrétaire d'Etat sous François Hollande, aurait été forcée de danser un slow avec son ami, le sénateur centriste François Zocchetto.
"Je sens ma poitrine contre la sienne durant toute la durée de la chanson et c'est extrêmement long, c'est humiliant, répugnant et c'est complètement indigne du comportement d'un élu de la République", se souvient-elle. Elle racontait au service public que l'ex-maire UDI de Laval l'avait "agrippée", "pressée contre lui" puis mis une "main bas dans le dos".
A l'époque, la victime présumée n'aurait pas jugé utile de porter plainte. "En 2018, elle a la conviction qu'une plainte n'aboutirait pas à grand-chose et ne servirait à rien", précise ainsi le journaliste de Complément d'Enquête Sébastien Lafargue. Aujourd'hui, elle a décidé d'agir.
Dans la plainte de la jeune femme, s'ajoutent désormais à l'événement de Rome l'agression sexuelle de Lille, en août 2015, où Jean-Vincent Placé lui aurait "touché les fesses". Ou encore à Séoul, en mai 2016, où il lui aurait "touché délibérément la poitrine", rapporte l'AFP.
Jean-Vincent Placé "a opéré une réification d'une jeune femme brillante qui s'est peu à peu éteinte sous son autorité", affirme l'avocat de la victime, Me Tewfik Bouzenoune. "Les mouvements de libération de la parole et les injonctions amicales des femmes l'ont déterminée à parler. La découverte qu'une autre femme avait été victime, et la condamnation de M. Placé (pour harcèlement sexuel en mars dernier, ndlr) l'ont déterminée à déposer plainte", ajoute-t-il.
Cette "autre femme" est une gendarme qui montait la garde devant son logement de fonction, révèle Libé.
Devant ces nouvelles accusations, l'auteur supposé des faits a déclaré à l'agence de presse "prendre acte" de la plainte. "Je ne souhaite pas à ce stade de la procédure faire un quelconque commentaire". Le parquet de Paris a ouvert une enquête le 23 novembre, rapporte l'AFP. Elle a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP)