Le 10 décembre 1948, l’ONU adoptait la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. 65 ans plus tard, ce texte n’a pas changé d’intitulé mais il concerne plus que jamais les femmes, qui représentent la majorité des victimes de pauvreté et de violence : 70% des femmes dans le monde souffrent ou souffriront de violences au cours de leur vie.
La rédaction de Terrafemina s’associe à Amnesty International pour soutenir trois militantes dans leur combat pour la justice. Évidemment, leur situation n’est pas plus urgente que celle de millions d’autres femmes qui souffrent par ailleurs, mais chacune illustre à sa façon les diverses persécutions dont une femme peut être victime dans son parcours de vie et en particulier lorsqu’elle ose s’engager pour défendre ses droits ou ceux de sa communauté.
Cette mère de famille a pris la tête du mouvement d’opposition à un projet d’extraction minière au Guatemala, qui lui a déjà coûté de prendre une balle dans le corps à l’été 2012, et de se trouver menacée de mort à la porte de chez elle. Selon Yolanda Oquelí et les militants de l’organisation du Front Nord de la zone métropolitaine, la mine d’El Tambor représentera un désastre pour l’environnement local, mais surtout polluera durablement les ressources en eau de deux agglomérations. La société d’exploitation est accusée par Amnesty International de ne pas respecter la Convention de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), qui exige de mesurer l’impact humain des projets d’extraction avant leur mise en place.
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Miriam López, Mexique
L’année de ses 30 ans, Miriam a vécu les pires heures de sa vie. Arrêtée pour une fausse accusation de trafic de drogue, elle a été détenue 7 mois sans preuves dans les geôles mexicaines avant d’être innocentée. Mais surtout, la mère de quatre enfants a subi sept jours de torture dans le camp militaire de Tijuana desquels elle peine à se remettre : violée à plusieurs reprises, électrocutée, asphyxiée, Miriam a osé s’adresser à un avocat après sa libération, ce qui n’est pas le cas de la plupart des victimes de violences au Mexique. La Commission nationale des droits de l’homme du Mexique a reconnu les actes de torture mais aucune poursuite n’a été engagée envers les bourreaux de la jeune femme.
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Yorm Bohpa, Cambodge
La domination des khmers rouges et les conflits qui ont secoué le Cambodge ont laissé un pays désorganisé notamment au niveau de la propriété foncière. Depuis plusieurs années des projets immobiliers de grande envergure entraînent des confiscations de terres et des expulsions forcées. Yorm Bopha, 30 ans et mère d’un petit garçon de dix ans, et les 20 000 habitants du lac Boeung Kak à Phnom Penh ont dû dégager de force après la vente de leur terrain vendu à des promoteurs en 2007. Les femmes, militantes de premier plan pour s’opposer à ces confiscations, ont été les victimes de condamnations sommaires pour leur engagement. Ce qui fut le cas de Yorm Bohpa, arrêtée et emprisonnée avec toute sa famille en septembre 2012 et condamnée à trois ans de rétention. Selon Amnesty, les droits des habitants du Lac Boeung Kak ont été bafoués par l’état cambodgien. Grâce à une campagne de mobilisation internationale menée par Amnesty, Yorm Bohpa a été libérée sous caution le 22 novembre dernier par la Cour Suprême et son procès a été renvoyé vers la Cour d'appel. Son combat continue pour que toutes les poursuites soient abandonnées.
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